PÉKIN (Reuters) - La Chine a introduit mercredi de nouvelles restrictions de voyage pour les ressortissants sud-coréens et japonais, en suspendant la politique de transit sans visa, dans le cadre d'un conflit diplomatique portant sur les mesures sanitaires liées au COVID-19.

La Corée du Sud et le Japon ont instauré la semaine dernière une obligation de tests pour les voyageurs chinois, à l'instar de nombreux autres pays, à la suite de la levée par Pékin de sa politique de "zéro-Covid".

En représailles, la Chine a suspendu mardi la délivrance de visas pour les citoyens japonais ainsi que la délivrance de visas de courte durée pour les visiteurs en provenance de Corée du Sud.

Cette décision a suscité une protestation officielle du Japon auprès de la Chine, tandis que le ministre sud-coréen des affaires étrangères, Park Jin, a déclaré que la décision de Séoul était fondée sur des preuves scientifiques et non discriminatoires et que les contre-mesures de la Chine étaient "profondément regrettables".

Signe de l'escalade des tensions mercredi, les services d'immigration chinois ont suspendu la politique de transit sans visa pour les Sud-Coréens et les Japonais.

Cette dispute pourrait affecter les relations économiques entre les trois voisins.

L'opérateur japonais de grands magasins Isetan Mitsukoshi Holdings Ltd et l'opérateur de supermarchés Aeon ont ainsi déclaré qu'ils pourraient être amenés à repenser les transferts de personnel vers la Chine en fonction de la durée de la suspension.

"Nous ne serons pas en mesure d'effectuer des voyages d'affaires à court terme, mais ces voyages avaient diminué pendant le COVID de toute façon, donc nous ne nous attendons pas à un impact immédiat. Mais si la situation dure longtemps, il y aura un effet", a déclaré une source sud-coréenne de l'industrie des semiconducteurs qui a refusé d'être identifiée, n'étant pas autorisée à parler aux médias.

(Reportage Yew Lun Tian et Brenda Goh ; avec la contribution du bureau de Pékin ; Kaori Kaneko, Mari Shiraki et Elaine Lies à Tokyo ; Joyce Lee, Hyunsu Yim et Heekyong Yang à Séoul ; rédigé par Marius Zaharia ; version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)