Sydney (awp/afp) - La plus grande banque australienne, assignée en justice pour violation des lois sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a annoncé mardi qu'elle annulait les bonus de ses cadres tout en apportant son soutien à son directeur général.

La Commonwealth Bank a été assignée la semaine dernière par le service du renseignement financier Austrac devant la Cour fédérale pour avoir contrevenu aux lois 53.700 fois, en particulier avec ses automates de dépôts d'espèces.

Chaque violation pourrait valoir à la banque une amende de 18 millions de dollars australiens (12 millions d'euros) si bien que la facture finale pourrait être colossale.

La présidente de la banque Catherine Livingstone a annoncé que le conseil d'administration avait décidé de "réduire à zéro" les bonus à court terme de plusieurs cadres dirigeants, dont le directeur général Ian Narev, pour l'exercice 2017.

La banque reconnaît ainsi la "responsabilité collective de sa direction dans la réputation du groupe".

La Commonwealth "reconnaît aussi qu'elle a une responsabilité partagée et a donc décidé de réduire de 20% la rémunération de ses directeurs non exécutifs pour l'exercice 2018".

Mais M. Narev, qui fait face à des appels à la démission, "conserve la confiance totale du conseil d'administration", a-t-elle ajouté.

L'action de la Commonwealth perdait 0,81%, à 80,86 dollars, dans les échanges de la matinée à la Bourse de Sydney.

En 2016, la rémunération totale du directeur général, dont son salaire fixe de 2,65 millions de dollars australiens, s'était élevée à 12,3 millions de dollars, selon le rapport financier annuel de la banque.

M. Narev a reconnu dans un entretien avec le journal The Australian que des "erreurs avaient été faites", ajoutant qu'il allait se "concentrer sur son travail".

La banque est accusée d'avoir omis de fournir à Austrac 53.506 rapports sur des transactions en liquide portant sur plus de 10.000 dollars australiens dans les automates entre novembre 2012 et septembre 2015, pour une valeur totale de 624,7 millions de dollars australiens.

La Commonwealth est aussi accusée de ne pas avoir signalé en temps et en heure, voire pas du tout, des transactions financières douteuses pour 77 millions de dollars australiens. Elle n'a pas mis en place de surveillance de certains clients même après avoir été alertée de la possibilité de blanchiment, selon Austrac.

afp/jh