MANILLE, 30 janvier (Reuters) - Le président philippin Rodrigo Duterte a signé vendredi une loi visant à renforcer la réglementation contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme avant la date limite du 1er février fixée par un organisme de surveillance financier mondial.

La nation d'Asie du Sud-Est risquait d'être ajoutée à une "liste grise" du Groupe d'action financière (ou Financial Action Task Force), ce qui aurait potentiellement eu pour effet de retarder des investissements étrangers dans le pays et de soumettre à un examen et une surveillance plus stricts le rapatriement des fonds de millions de Philippins vivant à l'étranger qui contribuent à la consommation nationale.

La nouvelle loi élargit les pouvoirs du Conseil de lutte contre le blanchiment d'argent (AMLC) en lui permettant d'imposer des sanctions financières ciblées contre la prolifération des armes de destruction massive et son financement.

Il permet également au conseil de demander des assignations à la justice des mandats de perquisition et de saisie.

"Conformément à sa politique étrangère, l'État doit étendre sa coopération aux enquêtes transnationales et aux poursuites contre les personnes impliquées dans des activités de blanchiment d'argent où qu'elles soient commises", indique la législation.

L'AMLC sera aussi en mesure d'examiner les transactions impliquant des opérateurs de casinos en ligne basés aux Philippines, qui emploient des milliers de travailleurs de Chine continentale, et des sociétés et courtiers immobiliers effectuant des transactions en espèces uniques d'une valeur supérieurs à 160.000 dollars.

Le Groupe d'action financière, une agence intergouvernementale basée à Paris, avait inscrit les Philippines sur sa "liste grise" en 2000 pour ne pas avoir réglé les problèmes de blanchiment d'argent avant d'en retirer le pays en 2005 après un changement de la législation. (Neil Jerome Morales, version française Benjamin Mallet)