Le mois dernier, Asda, troisième chaîne alimentaire du pays, a ouvert les hostilités en annonçant que la baisse de ses marges permettrait de financer une campagne de réductions de prix, dans l'objectif de regagner du terrain perdu sur le marché. La stratégie a poussé Tesco à réagir la semaine dernière en abaissant ses prévisions de bénéfices d'exploitation ajustés pour 2025/26 jusqu'à 500 millions de livres en dessous des attentes des analystes. Ce revirement a entraîné une chute de 6 % de l'action Tesco et de 3 % de celle de Sainsbury's. Auparavant propriété de l'univers Walmart, Asda n'est pas coté.
Le directeur général de Tesco, Ken Murphy, a voulu rassurer : « Quel que soit l'environnement concurrentiel et quoi qu'il arrive, nous sommes capables d'y faire face. »
Sainsbury's, qui détient 15 % du marché de l'épicerie au Royaume-Uni, avait initialement émis une prévision d'un bénéfice d'exploitation de 1 milliard de livres pour l'exercice 2024/25, en progression de 7 %. À voir désormais si l'enseigne adopte, comme Tesco, une posture plus prudente.
Pour William Woods, analyste chez Bernstein, la situation actuelle rappelle un vieux western : « Chaque détaillant augmente progressivement la pression, dégainant son arme, visant et attendant de voir qui, le cas échéant, commence à tirer. » Il précise néanmoins que malgré un durcissement des positions concurrentielles, on ne peut pas encore parler d'une guerre des prix irrationnelle – et il ne s'attend pas à ce qu'elle se matérialise à court terme.
Sainsbury's réalise environ 25% de ses ventes en produits non alimentaires – contre seulement 7% pour Tesco. Sainsbury's a réussi à gagner des parts de marché au cours des dernières années, notamment en alignant ses prix sur ceux du discounter Aldi pour certains produits clés et en offrant des tarifs préférentiels aux détenteurs de sa carte de fidélité Nectar, une initiative financée par des réductions de coûts.