BRASILIA, 23 mars (Reuters) - L'Union européenne a demandé au Brésil de suspendre volontairement toutes ses livraisons de viande aux pays de l'UE, afin d'éviter d'imposer elle-même une interdiction, qui sera ensuite très longue à lever, mais le gouvernement brésilien a refusé, ont déclaré mardi des diplomates européens à Brasilia.

Plusieurs sociétés brésiliennes dont les géants du conditionnement de viande JBS et BRF sont soupçonnées d'avoir corrompu les autorités sanitaires afin qu'elles ferment les yeux sur des pratiques dangereuses pour la santé, notamment le conditionnement de viande avariée ou portant des traces de salmonelle, selon la police.

Les ambassadeurs des pays membres de l'UE cherchent à en savoir plus sur ces irrégularités et critiquent le fait que le gouvernement brésilien ne traite pas le dossier comme un problème de santé publique, a déclaré un des diplomates.

Lundi, un porte-parole de la Commission a déclaré que l'exécutif européen surveillait les importations de viande et que les sociétés impliquées dans une affaire de corruption révélée la semaine dernière se verraient refuser l'accès au marché de l'Union européenne.

JBS, numéro un mondial du conditionnement de viande, a annoncé jeudi qu'il suspendait la production de boeuf dans 33 de ses 36 usines.

Les importations de viande brésilienne ont été partiellement ou totalement suspendues par de nombreux pays comme la Chine, le Mexique, le Canada, l'Arabie saoudite, le Japon, la Suisse, Hong Kong et le Chili depuis que le scandale a éclaté la semaine dernière. (Anthony Boadle; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : BRF SA, JBS SA