JCDecaux est malmené ce matin au SBF 120: avec un repli de 6,48% à 19,64 euros, il affiche la plus forte baisse de l'indice. Le spécialiste de la communication extérieure est pénalisé non seulement par ses résultats 2020 fortement dégradés par la crise sanitaire, mais aussi et surtout par ses perspectives au premier trimestre 2021 peu réjouissantes. Le groupe s'attend en effet à une baisse organique d'environ 40% de son chiffre d'affaires sur cette période, malgré l'espoir d'un rebond à deux chiffres du chiffre d’affaires publicitaire domestique chinois.

Cette perspective "est à peu près conforme à ce que nous attendions (-35%), écrit Oddo BHF dans une note publiée ce matin, et traduit, pour le moment, l'absence de reprise. Cette indication repose évidemment sur les mesures de confinement en cours". 

L'analyste ajoute qu' "il est probable que le premier trimestre fasse ressortir une détérioration de la situation au Royaume-Uni et en Allemagne (environ 20% du chiffre d'affaires pour les deux pays) en lien avec les mesures sanitaires, et des audiences faibles en Europe en Mobilier Urbain et affichage". 

Par ailleurs, JCDecaux ne prévoit pas de retour à son niveau de chiffre d'affaires de 2019 en 2021, et pense que le rebond sera fort lorsque les audiences reviendront aux niveaux d'avant la crise du Covid-19.

Oddo BHF a néanmoins réitéré ses attentes d'une croissance organique de 16,7% sur l'année 2021, notamment grâce à des effet de base favorable, et un EBITDA de 385 millions d'euros. "Mais la reprise devrait s'étaler en 2021 et 2022 voire en 2023 si le trafic aérien reste anémique selon nous", précise le broker.

JCDecaux a également annoncé qu'il ne comptait pas verser de dividende, "compte tenu des résultats 2020", a déclaré Jean-Charles Decaux, président du directoire et co-directeur général du groupe.

Il faut dire que ces résultats ont été particulièrement dégradés par la crise sanitaire. JCDecaux a ainsi connu "l'année la plus difficile de son histoire depuis sa création en 1964", selon son patron, enregistrant une perte de 604,6 millions d'euros (après un bénéfice de 265,5 millions en 2019), la toute première de son histoire en plus d'un demi-siècle.

L'EBITDA (ou marge opérationnelle ajustée) est quant à lui tombé en 2020 à 141,6 millions d'euros (-82,1%), mais est resté légèrement au dessus des anticipations d'Oddo BHF (135 millions d'euros) et du consensus (136,5 millions d'euros). Il est de 145,4 millions d'euros (-67,9%) dans le Mobilier Urbain, de 2,6 millions (-99%) dans le Transport, et en perte de 6,3 millions d'euros (profit de 74,1 millions d'euros) dans l'Affichage.

Le chiffre d'affaires était déjà connu et affiche une chute de 40,6 % à 2,3118 milliards d'euros, avec une baisse organique de 38,1%.