Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en net recul vendredi, plombée par ses poids lourds du luxe qui font les frais des inquiétudes sur la faiblesse de l'économie chinoise et le protectionnisme promis par Donald Trump.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 1,17%, à 7.338,67 points, soit une baisse de 86,93 points à la clôture. Jeudi, il avait terminé en hausse de 0,76%, à 7.425,60 points.

Il est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis le 14 août, après avoir reculé, sur l'ensemble de la semaine, de 0,95%.

La place Parisienne a particulièrement été tirée vers le bas par le fort recul des valeurs du luxe, qui pèsent lourd dans sa cote. Kering a dégringolé de 7,75%, LVMH a perdu 3,33% et Hermès 4,13%.

Celles-ci ont pâti des inquiétudes des investisseurs à l'égard de la faiblesse de la croissance économique en Chine, l'un de leurs principaux marchés, où elles sont en difficulté depuis plusieurs mois.

De nouvelles mesures de relance annoncées vendredi par Pékin - un relèvement de 780 milliards d'euros du plafond de la dette des collectivités locales - ont déçu. Et le géant suisse du secteur du luxe, Richemont, a publié vendredi un deuxième trimestre décevant, justement plombé par la faible demande chinoise.

"Les investisseurs s'impatientent et attendent de vraies mesures de stimulus budgétaire de la part des autorités" chinoises, a expliqué à l'AFP Eymane Cherfa, analyste de Myria AM.

A cela s'ajoutent les craintes de tensions commerciales accrues avec l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

"Il est indéniable que la politique américaine pèsera sur les pays européens et sur la Chine", a souligné Vincent Guenzi, directeur des investissements chez Cholet Dupont Oudart.

Le républicain veut notamment remonter les taxes à l'importation entre 10 et 20% pour les produits entrant aux États-Unis, et jusque 60% pour ceux venant de Chine.

"On entre dans un jeu non coopératif avec des droits de douane et un rapport de force qui ne sera plus du tout le même qu'avec les démocrates", a résumé M. Cherfa.

Autre sujet d'inquiétudes en Europe: la crise politique à la tête du gouvernement en Allemagne, première économie du continent.

Le chancelier Olaf Scholz subit une pression croissante de l'opposition et des milieux économiques pour quitter le pouvoir rapidement, après l'éclatement de sa fragile coalition cette semaine.

Selon un sondage publié vendredi, les deux tiers des Allemands aspirent à de nouvelles élections sans délai, confortant l'opposition qui multiplie les appels en ce sens.

"Cette situation crée un vide dans la politique européenne, alors que Donald Trump s'apprête à prendre le pouvoir outre-Atlantique", ont noté Sebastian Paris Horvitz et Xavier Chapard, experts de LBP AM.

JCDecaux dévisse

Le géant de l'affichage publicitaire JCDecaux a plongé de 12,01%, à 14,80 euros, après avoir enregistré au troisième trimestre une croissance de ses ventes de plus de 10%. Mais pour le quatrième trimestre, le groupe prévoit une croissance "modérée à un chiffre", en raison "des incertitudes macroéconomiques telles que les débats budgétaires en cours en France et au Royaume-Uni".

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