Les États-Unis vont abaisser à 54%, contre 120% précédemment, le taux de taxation sur les envois de faible valeur en provenance de Chine dans le cadre du régime dit “de minimis”, selon un décret présidentiel publié lundi. Le forfait fixe de 100 dollars par envoi est maintenu. Cette modification entrera en vigueur le 14 mai 2025 à 0h01 (heure de Washington).

Cette décision intervient quelques heures après l’annonce d’un accord entre Pékin et Washington pour engager une désescalade commerciale, avec le démantèlement progressif de la majorité des tarifs douaniers imposés depuis début avril.

Jusqu’à récemment, le régime de minimis permettait aux colis d’une valeur inférieure à 800 dollars, expédiés par voie postale, d’entrer aux États-Unis sans droits de douane et avec peu de contrôles. Ce dispositif, exploité massivement par des plateformes de vente directe comme Shein, Temu ou Amazon, avait connu une explosion du nombre d’expéditions, représentant plus de 90% de tous les colis entrants. Environ 60% de ces envois provenaient de Chine avec des entreprises comme Shein, Temu (JD.com) et Aliexpress (Alibaba). Des entreprises américaines comme Amazon sont aussi impactées par la suppression du régime “de minimis”.

En février, le président Donald Trump avait supprimé l’exemption de minimis, instaurant un taux punitif de 120% ou un tarif forfaitaire de 200 dollars, censé entrer en vigueur en juin, afin de freiner l'afflux de produits chinois à bas coût. Cette décision visait également à lutter contre l'entrée de produits illicites, notamment le fentanyl et ses précurseurs chimiques, souvent dissimulés dans ces petits colis.

La nouvelle mouture, qui annule la hausse drastique initialement prévue, maintient toutefois une taxation significative à 54%, tout en abandonnant le projet de porter le forfait fixe à 200 dollars.

Le régime de minimis, qui remonte à 1938, fait depuis plusieurs années l’objet de critiques croissantes, tant chez les démocrates que les républicains. Nombre d’élus y voient une faille législative permettant à des marchandises bon marché de contourner les taxes et de fragiliser l’industrie américaine, tout en facilitant la contrebande de substances prohibées.