Son expansion continue, grâce entre autres à l’acquisition de l’américain Hibbett l’an dernier. Cette opération permet à l’enseigne britannique de réaliser 40% de son chiffre d’affaires outre-Atlantique, et d’atteindre en 2025 un nouveau record de chiffre d’affaires.
Cependant la génération de cash-flow libre stagne depuis six ans, alors même que le groupe a significativement gagné en échelle sur la période puisque ses ventes ont doublé entre-temps.
Déjà méfiants envers le secteur de la vente au détail, les investisseurs ont par conséquent sanctionné le groupe, comme en témoigne la dégringolade de son titre depuis les plus hauts atteints fin 2021.
Il est tout à fait notable que JD, malgré son échelle incomparablement supérieure, soit présentement valorisé en bourse à des multiples sensiblement inférieurs à ceux d’Hibbett lors de son rachat.
Dans le même esprit, l’enseigne Foot Locker — qui connaissait elle des difficultés autrement plus sérieuses — a été rachetée par Dick’s Sporting Goods à des multiples comparables à ceux d’Hibbett à l’époque.
Le scepticisme des investisseurs est donc bien réel. Outre leur défiance naturelle pour le secteur de la vente au détail, il s’explique aussi par le ralentissement de l’économie américaine et les difficultés de Nike ou Adidas — exacerbées par le risque de droits de douane.
Par ailleurs, la dette nette de JD Sports atteint désormais £3 milliards, soit un multiple de trois fois le profit d’exploitation et de quatre fois le cash-flow libre. C’est un changement de style pour le groupe qui avait auparavant complètement autofinancé son expansion météorique.
Engagé dans une course à l’échelle pour maintenir son pouvoir de négociation face aux marques, JD poursuit une sorte de stratégie quitte ou double. Cela maintiendra les sceptiques à l’écart ; les plus optimistes y verront par contre une potentielle opportunité d’investir à contre-courant.
Voir à ce sujet JD Sports Fashion Plc : Course à l'échelle publié l’an dernier dans ces mêmes colonnes.