L'action a terminé sur un recul de 6,14% contre un repli de 1,1% pour l'indice vedette Nifty 50 de la place boursière indienne.

Après avoir bondi de quelque 139% en 2017, portée par le boom du marché du transport aérien indien, l'action Jet Airways a reperdu 66,7% en 2018, le transporteur ayant comme ses pairs souffert d'une intensification de la concurrence, de la faiblesse de la roupie et d'une hausse des coûts du carburant.

Début août, Reuters et d'autres organes de presse avaient rapporté que Jet Airways avait dit à ses pilotes que la contraction de sa trésorerie ne lui permettait plus d'assurer que 60 jours d'exploitation, conduisant dans les semaines suivantes le transporteur à multiplier des propos rassurants sur l'état de ses finances et des annonces de réduction de ses coûts.

Au sujet du défaut de paiement sur une échéance de remboursement, qui devait être honorée avant le 31 décembre, Jet Airways a déclaré dans un communiqué qu'il était "le fait d'un décalage temporaire de flux de trésorerie", ajoutant être en discussions avec le consortium bancaire, mené par State Bank of India.

Jet Airways, née il y a 25 ans et devenue la plus importante compagnie indienne en termes de parts de marché, affichait un endettement de 80,52 milliards de roupies (un milliard d'euros) au 30 septembre 2018.

Le transporteur, détenu à 24% par la compagnie Etihad Airways (Abou Dhabi), avait fait état début novembre d'une troisième perte trimestrielle consécutive.

Un des principaux concurrents, IndiGo, propriété d'InterGlobe Aviation, souffre également de la conjoncture difficile pour les compagnies aériennes indiennes, la société ayant décidé en octobre de reporter l'achat d'A320neo pour préserver sa trésorerie tout en accusant sur la période juillet-septembre sa première perte trimestrielle depuis 2015.

Début décembre, des sources avaient dit à Reuters que Jet Airways, partenaire d'Air France-KLM dans le long-courrier, et Etihad avaient eu des discussions avec des banques en vue d'un sauvetage de l'entreprise, qui pourrait passer par une augmentation de la part d'Etihad dans Jet.

(Tanvi Mehta et Chris Thomas à Bangalore, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)