ajoute cours à la mi-journée, valeurs et commentaires d'un analyste

Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo, déjà dans le rouge mercredi et jeudi, chutait vendredi à la mi-journée dans la foulée de Wall Street, après l'annonce par Donald Trump de lourdes taxes à venir sur les importations d'aluminium et d'acier.

A la pause de la mi-journée, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes perdait 2,89% (-627,12 points) à 21.097,35 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau abandonnait 2,21% (-38,50 points) à 1.701,70 points.

Sur le volet des changes, le yen continuait de se renforcer, avec un dollar au-dessous des 106 yens, contre 106,77 yens jeudi à la clôture, tandis que l'euro fléchissait à 130,07 yens, contre 130,15 yens la veille.

La président américain a évoqué des tarifs douaniers de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium, au risque d'entrer en conflit avec ses principaux partenaires commerciaux.

Cette menace a provoqué un net recul des indices à la Bourse de New York, où le Dow Jones Industrial Average a lâché 1,68%, le Nasdaq 1,27% et l'indice élargi S&P 500 1,33%.

"Si les échanges commerciaux diminuent du fait d'un protectionnisme accru dans le monde, cela va poser problème car l'économie risque d'en être affectée, et par là-même le moral des investisseurs", a commenté pour l'agence Bloomberg Nobuhiko Kuramochi, chez Mizuho Securities. "Il faut désormais voir comment les pays visés, en particulier la Chine, réagiront en termes de représailles", a-t-il ajouté.

L'Union européenne a déjà vivement protesté, annonçant "des contre-mesures" pour "défendre (ses) intérêts", tandis que le Canada a fustigé une initiative "inacceptable".

Au Japon, allié très proche des Etats-Unis, le gouvernement a fait profil bas. "Les détails, notamment quels pays seront touchés, ne sont pas clairs", a souligné le ministre du Commerce Hiroshige Seko, interrogé par la presse, appelant implicitement les Etats-Unis à exclure l'archipel nippon de la liste.

L'inquiétude était plus vive du côté du secteur automobile. Le géant de l'automobile Toyota, très implanté aux Etats-Unis, s'est alarmé de "l'impact négatif" d'une telle mesure, qui va selon lui entraîner une hausse importante des prix des véhicules.

Son action décrochait de 2,58% à 6.901 yens à mi-parcours, tandis que le titre de son rival Honda plongeait de 3,83% à 3.684 yens.

Les sidérurgistes, déjà sanctionnés jeudi, accentuaient quant à eux leurs pertes: Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) glissait de 4,19% à 2.411,5 yens, et JFE Holdings de 3,33% à 2.331,5 yens.

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