PÉKIN, 5 juin (Reuters) - Jaguar Land Rover poursuit le groupe automobile chinois Jiangling Motor en l'accusant d'avoir copié sa Range Rover Evoque, selon une source proche du dossier, une initiative rare chez les constructeurs étrangers sur le premier marché automobile mondial.

Un porte-parole de JLR, détenu par le groupe indien Tata Motors, a dit, dans un bref courrier électronique envoyé à Reuters, qu'un tribunal du district de Chaoyang, à l'est de Pékin, "avait transmis à Jiangling de nouvelles plaintes ayant trait au copyright et à une concurrence déloyale", tout en refusant de donner plus de précisions.

Dans sa plainte, JLR reproche à la SUV Landwind X7 de Jiangling d'avoir copié le design de son Evoque, le premier modèle de JLR construit en Chine vendu dans le pays l'an dernier, selon une source proche du processus judiciaire.

Un porte-parole de Landwind a refusé de commenter.

Malgré une tendance générale à la copie, souvent flagrante, les constructeurs automobiles internationaux n'engagent généralement pas d'actions en justice en Chine, jugeant qu'ils ont peu de chances de gagner leur procès contre une entreprise locale. De surcroît, une procédure judiciaire peut avoir un impact négatif sur la marque si le public chinois pense qu'une société étrangère s'en prend à un concurrence chinois.

Si JLR gagne son procès, cela pourrait inciter d'autres constructeurs à engager des actions en justice, dit Chen Jihong, un avocat du cabinet Zhong Lun Law Firm, basé à Pékin, ce qui favoriserait le respect des droits de propriété industriels. (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Eric Faye)

Valeurs citées dans l'article : Jiangling Motors Corporation, Ltd., Tata Motors Limited