San Francisco (awp/afp) - Un procès s'est ouvert lundi en Californie contre quatre laboratoires américains, dont Johnson & Johnson (J&J), accusés de marketing trompeur qui aurait contribué à la crise des opiacés, à l'origine d'une explosion des overdoses.

Trois comtés californiens - dont celui de Los Angeles - et la ville d'Oakland ont porté plainte contre ces entreprises pharmaceutiques pour leur promotion d'antidouleurs aux opiacés et pour avoir minimisé les l'importance des risques de dépendance à ces médicaments.

La première plainte date de 2014, mais le procès contre J&J, Teva, Endo et Allergan s'est ouvert lundi en visioconférence.

"Les accusés ont fait passer leurs profits avant les vies humaines et ont trompé le public sur les véritables dangers liés aux opiacés", résumait en mars James Williams, avocat du comté de Santa Clara, dans un communiqué confirmant la tenue prochaine du procès.

Les plaignants, qui représentent 15 millions de personnes, soit 40% de la population de l'Etat américain le plus peuplé, réclament des mesures pour empêcher de telles pratiques à l'avenir, et des dommages et intérêts pour aider les institutions de santé à lutter contre cette crise qui a fait environ 500.000 morts aux Etats-Unis depuis 1999.

Ce procès tombe particulièrement mal pour J&J, déjà condamné à payer 465 millions de dollars d'amende par un juge de l'Oklahoma en 2019, pour financer un an durant des programmes de cet Etat destinés à remédier au problème.

La laboratoire, aussi entaché par un scandale lié à son talc, espérait redorer son blason avec son vaccin anti-Covid, mais son utilisation a été suspendue aux Etats-Unis, en attendant les conclusions d'experts sur de possibles liens entre le vaccin et la formation de graves caillots sanguins.

Ni J&J ni les autres laboratoires n'ont répondu à des sollicitations de l'AFP dans l'immédiat.

Plus de 2.000 plaintes en lien avec la crise des opiacés ont été déposées devant des tribunaux américains.

Elles reprochent notamment aux laboratoires d'avoir persuadé les médecins et les patients que ces médicaments pouvaient être utilisés pour soulager des douleurs chroniques, alors qu'ils auraient dû être limités aux douleurs vives et temporaires et aux soins palliatifs.

"Pendant que l'utilisation des opiacés coûtait très cher à la Californie et à ses habitants, les accusés ont réalisé des profits à profusion. Rien qu'en 2014, les opiacés ont généré 11 milliards de dollars de revenus aux laboratoires comme eux", soulignent les avocats dans la plainte des collectivités californiennes.

afp/fr