Johnson & Johnson cède 2,75% à 157,75 dollars, pénalisé par une mauvaise nouvelle pour le laboratoire, mais aussi pour le rythme des campagnes de vaccination. Le vaccin du laboratoire américain, qui devait être l'une des principales armes pour éradiquer la pandémie, souffrirait du mal que son concurrent britannique AstraZeneca. Il provoquerait, très très rarement, des caillots sanguins. Assez en tout cas pour conduire les autorités sanitaires américaines à arrêter provisoirement son utilisation. Dans le sillage de cette annonce, J&J retarde le déploiement de son vaccin en Europe.

Ce vaccin est régulièrement mis en avant par les gouvernements. Avec une injection unique et une conservation au réfrigérateur, ils voyaient, jusque-là, en lui le sérum idéal pour d'accélérer leurs campagnes de vaccination.

L'Europe a commandé 200 millions de doses et les premières livraisons devaient arriver en Europe dans les prochains jours. Ces problèmes représentent donc un nouvel écueil pour la stratégie vaccinale européenne après les déboires d'AstraZeneca.

Les deux principales institutions américaines de santé, la FDA et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), ont donc demandé l'arrêt provisoire de la vaccination avec le vaccin de Johnson & Johnson. Elles veulent du temps pour analyser en détail les dossiers des six cas de survenue de caillots sanguins atypiques et sévères chez des personnes dans les six à 13 jours après avoir reçu ce vaccin. Les problèmes concernent six femmes dont l'âge est compris entre 18 et 48 ans. Une réunion d'urgence du comité consultatif externe du CDC a été programmée pour mercredi.

Comme AstraZeneca, le vaccin Johnson & Johnson utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d'un fragment du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.