Finalement, plus de peur que de mal. Les établissements ont largement tiré leur épingle du jeu grâce à leurs activités de trading. Les réallocations de portefeuilles ont fait bondir les volumes, boostant les revenus de négociation d’actions.

Morgan Stanley, quatrième banque d’investissement américaine, affiche un bénéfice net de 4,3 milliards de dollars (2,6 dollars par action), en hausse d’un milliard sur un an (2,02 dollars par action en 2024), grâce à la performance de son activité de négoce de titres.

Wells Fargo s’en sort également bien, dopée par la gestion de patrimoine. La hausse des commissions et des volumes lui permet de dégager un bénéfice net de 4,89 milliards de dollars (1,39 dollar par action contre 1,23 attendu), et une progression de 6% de ses revenus à 4,62 milliards.

De son côté, JPMorgan, première banque américaine par les actifs, dépasse aussi les attentes avec un bénéfice net en hausse de 9%, atteignant 14,64 milliards de dollars (5,07 dollars par action). 

BlackRock, en revanche, affiche des résultats plus mitigés : un chiffre d’affaires en hausse de 12%, mais un bénéfice net en baisse de 4%, à 1,5 milliard de dollars, en raison du recul des commissions de performance. Bonne nouvelle toutefois pour les actionnaires : le bénéfice par action grimpe de 15 % sur un an, à 11,3 dollars.

Les banques appellent à la vigilance

Les dirigeants restent sur leurs gardes pour la suite de l’année. "L'incertitude et l'anxiété quant à l'avenir des marchés et de l'économie dominent les conversations des clients", résume Larry Fink, PDG de BlackRock.

Jamie Dimon, à la tête de JPMorgan, évoque de son côté "des turbulences considérables", pointant une inflation tenace, des déficits élevés, des prix d’actifs encore soutenus et une forte volatilité. Il regrette aussi que les politiques tarifaires aient freiné de nombreuses opérations stratégiques.

Le directeur financier de Morgan Stanley évoque de nouvelles révisions potentielles de la croissance du PIB qui seront reflétées au cours des trimestres suivants. 

Les analystes s’inquiètent de la faiblesse du marché des introductions en Bourse, du manque d’élan sur les grandes opérations et du climat pesant lié à une possible guerre commerciale prolongée. Autant de freins au conseil et à l’investissement au deuxième trimestre.

Un trimestre sauvé par les traders

La volatilité a profité aux desks de trading, dont les performances ont permis de limiter les dégâts. Les revenus des banques d’investissement ont globalement progressé de 8% sur le trimestre. À la hausse comme à la baisse, chaque mouvement de marché est bon à prendre : les banques ont su manœuvrer. Mais la suite s’annonce moins confortable. Prochain échéance pour les investisseurs : les résultats de Goldman Sachs, Citigroup et Bank of America la semaine prochaine pour clôturer les annonces trimestrielles pour les institutions financières.