Londres (awp/afp) - Faisant fi de la pandémie et du Brexit, les banques actives en Grande-Bretagne ont embauché à un niveau record en 2021. Le nombre d'emplois disponibles a doublé, affirme une étude de la société de conseil en recrutement Morgan McKinley.

"Les postes disponibles dans le secteur bancaire ont atteint un niveau record en 2021 malgré les restrictions liées au Covid, une sous-performance générale du secteur et des problèmes" liés à l'absence d'accord post-Brexit avec l'UE sur les services financiers, a annoncé le cabinet dans un communiqué. Les emplois bancaires ont bondi l'an dernier de 129% en un an, et progressé de 85% par rapport à la moyenne des embauches entre 2017 et 2020, selon cette étude publiées avec la société d'analyse de données Vacancysoft.

Le dernier trimestre 2021 a toutefois vu un léger recul, le premier depuis le début de la pandémie (-5% par rapport aux trois mois précédents), ont noté les auteurs de l'étude. "Le secteur britannique des services financiers a connu en 2021 un regain d'optimisme, ce qui suggère que l'impact négatif du Covid-19 sur les entreprises avait atteint un sommet" en 2020, a estimé Hakan Enver, directeur général de Morgan McKinley, cité dans le communiqué.

"Après avoir suspendu des milliers de créations de postes en 2020, les entreprises se sont senties en confiance pour embaucher à nouveau", a-t-il ajouté. La banque américaine JPMorgan est celle qui a le plus embauché (5338 personnes, soit une hausse de 122,1%) et la banque britannique Natwest a connu la plus forte progression de recrutements, après une année 2020 marquée par un creux dans les offres d'emplois (2.704 personnes, +287%).

Les banquiers les plus demandés ont été les spécialistes de la finance d'entreprises, signe, selon le cabinet, "du dynamisme du marché des fusions et acquisitions" au Royaume-Uni. "Le Brexit n'a pas engendré le mouvement spectaculaire de professionnels de la finance quittant le Royaume-Uni que beaucoup craignaient, en particulier dans la capitale", qui a vu le nombre de postes vacants dans le secteur bancaire presque doubler en un an, a précisé le cabinet.

Un peu plus d'an après l'entrée en vigueur effective du Brexit, la City s'est vue dépassée par ses rivaux continentaux en courtage d'actions. Mais elle reste la première place financière en Europe, loin devant Paris, Francfort ou Amsterdam sur de nombreux autres marchés comme les opérations de change ou les dérivés.

afp/vj