New York (awp/afp) - JPMorgan Chase a vu son bénéfice net reculer au troisième trimestre, même si ces résultats sont dans leur ensemble meilleurs que prévu. Reste que la banque américaine redoute la présence de "difficultés significatives juste devant nous".

"Aux États-Unis, les consommateurs continuent de dépenser et d'avoir des comptes solides, les offres d'emploi sont nombreuses et les entreprises restent en bonne santé", a souligné son PDG, Jamie Dimon, dans un communiqué. Mais l'économie fait aussi face à une "inflation obstinément élevée", la "hausse des taux d'intérêts dans le monde entier", "la guerre en Ukraine" et "la fragilité de l'approvisionnement et des prix du pétrole", a-t-il ajouté.

La première banque américaine par actifs a dégagé un bénéfice net de 9,7 milliards de dollars (9,64 milliards de francs suisses) sur la période, en baisse de 17%. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la mesure préférée des investisseurs de Wall Street, il s'affiche à 3,12 dollars, soit plus que les 2,8 dollars attendus.

Le repli du bénéfice net est notamment lié au fait que la banque a mis de côté 808 millions de dollars supplémentaires pour faire face à d'éventuels impayés, en particulier dans les prêts accordés aux entreprises. "Nous espérons le meilleur, mais nous restons toujours vigilants et nous nous préparons aux possibles conséquences négatives", a souligné M. Dimon.

Les revenus de la banque a augmenté de 10% sur la période, à 32,71 milliards de dollars, dépassant là aussi les attentes des analystes. Il a été porté par la hausse des revenus nets d'intérêts (+34%), soit la différence entre les intérêts que JPMorgan gagne sur les prêts consentis à ses clients et les intérêts qu'elle verse aux épargnants et autres créanciers. Ils ont bondi dans le sillage de la hausse des taux d'intérêt engagée par la banque centrale américaine et d'une hausse des prêts accordés par la banque.

Les commissions générées par ses banquiers d'investissement ont de leur côté chuté de 47%, les entreprises évitant d'engager actuellement de grosses opérations ou d'entrer en Bourse au vue de l'incertitude sur l'économie. Les revenus tirés des marchés ont, eux, augmenté de 8%, tirés par le courtage de produits à revenus fixes (+22%) tandis que l'activité liée au courtage d'actions a baissé (-11%).

L'action montait d'environ 2% dans les échanges électroniques à Wall Street.

afp/vj