STOCKHOLM, 12 mars (Reuters) - Northvolt, fabricant suédois de cellules de batteries pour véhicules électriques, a annoncé mercredi avoir déposé le bilan en Suède, un coup dur pour les espoirs européens visant à concurrencer les entreprises asiatiques du secteur.
Northvolt s'était placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en novembre dernier, face à la baisse de ses liquidités, espérant alors obtenir des fonds pour résoudre les problèmes persistants liés à l'augmentation de la production dans sa principale usine, dans le nord de la Suède.
"L'entreprise n'a pas été en mesure de réunir les conditions financières nécessaires pour poursuivre ses activités sous sa forme actuelle", a déclaré le groupe, qui emploie plus de 5.000 personnes, dans un communiqué.
Fin janvier, la dette de Northvolt s'élevait à plus de 8 milliards de dollars (7,33 milliards d'euros) pour l'ensemble des neuf entités du groupe placées sous le régime du chapitre 11, selon des documents.
Un administrateur supervisera la procédure de faillite, qui comprendra la vente de ses actifs et le règlement de ses obligations en cours, dans la mesure du possible.
Les activités de Northvolt en Amérique du Nord et en Allemagne n'ont pas fait l'objet d'un dépôt de bilan dans leurs juridictions respectives, toute décision concernant ces unités devant être prise par l'administrateur judiciaire en consultation avec les prêteurs, a déclaré Northvolt.
"Lorsque la phase aiguë du travail sera terminée, de nombreuses questions sur ce qui s'est passé exigeront des réponses", a déclaré Marie Nilsson, dirigeante du syndicat IF Metall, qui compte environ 1.800 membres touchés par la faillite.
"Il est évident que beaucoup de choses ont mal tourné et que nos membres en paient aujourd'hui le prix", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
L'entité polonaise du groupe n'a pas non plus été incluse dans le dépôt de bilan, selon un document interne consulté par Reuters.
Cette faillite est l'une des plus importantes de l'histoire des entreprises suédoises, et est également la plus médiatisée depuis la faillite du constructeur Saab Automobile, aujourd'hui disparu, il y a plus de dix ans.
Le secteur automobile européen espérait réduire sa dépendance à l'égard des fournisseurs asiatiques avec Northvolt.
Le groupe, qui a reçu plus de 10 milliards de dollars en fonds propres, en dette et en financement public depuis sa création en 2016, compte Volkswagen comme actionnaire avec une participation de 21%, et Goldman Sachs, qui détient 19%.
Northvolt avait conclu au début de l'année dernière un accord de prêt vert de 5 milliards de dollars, destiné à payer l'expansion d'une grande usine, avant d'être annulé alors que ses problèmes financiers s'accumulaient.
(Marie Mannes ; avec Johan Ahlander et Alessandro Parodi ; rédigé par Niklas Pollard et Terje Solsvik ; version française Etienne Breban ; édité par Augustin Turpin)