Zurich (awp) - Alors qu'une bonne partie des établissements financiers a connu un été fructueux, Julius Bär n'a pas réussi à éviter le traditionnel cou de mou saisonnier. La masse sous gestion de la banque zurichoise a fait du surplace entre juillet et octobre. La performance du gestionnaire de fortune a déçu les attentes.

Par rapport à fin juin, la masse sous gestion a stagné (-0,4%) à 484 milliards de francs suisses, selon les indications fournies par la banque cotée à la Bourse suisse. Sur dix mois, les volumes ont bondi de 12% grâce notamment au renforcement du dollar face au franc, alors que l'affaiblissement de l'euro a pesé sur l'évolution des actifs.

Julius Bär affirme avoir bénéficié d'une croissance annualisée des entrées nettes d'argent de 4,4%.

La marge brute s'est établie à "plus de 82 points de base", légèrement supérieure par rapport à la même période en 2020. Au terme de l'exercice précédent, cet indicateur affichait 88 points de base, dopé par une activité clientèle exceptionnelle, précise le communiqué. Un net ralentissement s'est fait ressentir depuis le début de l'année, déplore le gestionnaire zurichois.

Amélioré grâce au programme de réduction des coûts de 200 millions de francs suisses annoncé en février 2020, le rapport ajusté entre les frais et les recettes a atteint 63%, contre 66% pour l'exercice écoulé. Une détérioration est cependant constatée par rapport à fin juin, où ce ratio s'élevait à 61,2%.

Les chiffres de Julius Bär s'inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions du consensus AWP.

A fin octobre, la banque zurichoise s'est emparée de quelque 4,8 millions d'actions propres dans le cadre du programme de rachat lancé fin mars, représentant un volume de 294 millions de francs suisses sur le total de 450 millions visé. L'année dernière, Julius Bär avait acquis pour 77 millions de francs suisses de nominatives, rappelle l'établissement.

Redressement attendu pour la fin de l'année

Cette forte augmentation des reversements aux actionnaires - couplée à un relèvement du dividende - n'a pas entamé la capitalisation du gestionnaire de fortune. Au terme de la période sous revue, le ratio de fonds propres durs (CET1) s'élevait à 16,7%, davantage que les 14,9% de fin 2020. Ce niveau dépasse très largement l'objectif du groupe (11%) et le minimum réglementaire (7,9%), souligne le communiqué.

Un redressement de l'activité est attendu pour les deux derniers mois de l'année, affirme Julius Bär, s'appuyant sur les premiers résultats de novembre.

La direction affirme être en avance sur les objectifs à moyen terme, qui arriveront à échéance en 2022. Le groupe vise un ratio coûts/revenus ajusté inférieur à 67% et une marge avant impôts de 25 à 28 points de base (29 points de base après dix mois).

Vontobel souligne que le ralentissement de l'activité constaté au deuxième trimestre s'est poursuivi au troisième. Malgré des perspectives plus favorables pour la fin d'année, l'analyste attitré va raboter ses estimations. Pour la Banque cantonale de Zurich, Julius Bär fait pâle figure face à des concurrents qui ont déjoué les attentes et continué de progresser durant l'été.

Les analystes d'UBS pointent du doigt la dépendance de Julius Bär aux revenus non récurrents. Chez JP Morgan, on préfère voir le verre à moitié plein. La gestion des coûts ainsi que les perspectives favorables pour novembre et décembre incitent à l'optimisme. La communauté financière recommande plutôt de conserver le titre.

A la Bourse, l'action Julius Bär a terminé lanterne rouge, en baisse de 4,78% à 59,80 francs suisses, dans un SLI en recul de 0,48%.

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