Le groupe précise avoir prévu de financer l'opération par le biais d'une augmentation de capital de 1,19 milliard de francs.

Cette acquisition, la dernière d'une longue série pour Julius Bär, est l'une des plus importantes réalisées par la banque depuis le rachat d'Ehinger Armand von Ernst, Ferrier Lullin & Cie, BDL Banco di Lugano et de GAM pour 5,6 milliards de francs à UBS en 2005.

Mais le coût de l'opération ainsi que l'augmentation de capital n'ont pas été appréciés par les investisseurs. A 10h20 GMT, le titre Julius Bär perdait 5,25% à 33,57 francs alors que l'indice de la Bourse de Zürich était inchangé (-0,02%).

"Pour nous, cela ressemble à une transaction défensive et destructrice de valeur", estime Dirk Becker, chez Kepler Capital Markets, qui a maintenu sa recommandation sur le titre à "conserver".

L'analyste critique le caractère fortement dilutif de l'augmentation de capital et doute de l'apport d'une activité déficitaire au résultat de Julius Bär.

Dans un communiqué, Julius Bär a indiqué que le coût total de l'acquisition est estimé à 1,47 milliard de francs.

La restructuration et les coûts de rétention devraient avoisiner 400 millions de francs.

AUGMENTATION DE CAPITAL

La banque va utiliser 530 millions de francs de sa trésorerie pour financer l'opération et va également procéder à une augmentation de capital d'un montant total de 1,19 milliard de francs.

Le groupe va ainsi lever 750 millions de francs sur les marchés et prévoit de vendre à Bank of America pour 240 millions de francs de ses actions, ce qui permettra à la banque américaine de détenir 3% de son homologue suisse.

Le financement de l'opération comprend aussi une émission d'obligations hybrides à hauteur de 200 millions de francs.

Avec cette opération, Julius Bär va doper de 40% ses actifs sous gestion à 251 milliards de francs. La transaction devrait être relutive à partir de la troisième année complète après le bouclage principal de l'opération.

"Cette acquisition fera nettement progresser la stratégie de croissance de Julius Baer et renforcera considérablement sa position de leader dans ses opérations mondiales de private banking en apportant une envergure substantielle et des bureaux supplémentaires, principalement sur les marchés de croissance, mais aussi en Europe", commente le directeur général du groupe Boris F.J. Collardi, cité dans le communiqué.

"Quel que soit le montant d'AuM (actifs sous gestion, NDLR) transférés, compris entre 57 milliards de francs et 72 milliards de francs, l'accroissement visé du BPA en 2015 est d'environ 15%", est-il aussi indiqué dans le communiqué.

Blandine Hénault pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Martin de Sa'Pinto et Katharina Bart