Zurich (awp) - L'année a bien commencé pour le gestionnaire de fortune Julius Bär, qui a renforcé ses volumes et la rentabilité. L'activité de la clientèle est restée vigoureuse au premier trimestre, avant de ralentir quelque peu en avril. Les objectifs financiers et le programme d'économie sont en bonne voie de réalisation, assure la direction.

Sur quatre mois, la masse sous gestion a gonflé de 8,3% à 470 milliards de francs suisses, indique mercredi la banque zurichoise.

Cette progression est imputable aux marchés financiers et à l'affaiblissement du franc, principalement face à l'euro, le dollar et la livre sterling. Les entrées nettes d'argent ont contribué à hauteur de 4% sur une base annualisée à la croissance des actifs gérés.

Entre janvier et avril, la marge brute s'est approchée de 90 points de base (pb), alors qu'elle se situait à 95 pb au cours de la même période de 2020. Au deuxième semestre, cet indicateur s'était fixé à 84 pb. Julius Bär a profité d'une activité soutenue qui a généré des recettes de courtage et liées à des instruments financiers. Les revenus récurrents de commissions ont également contribué à la hausse, dans une moindre mesure.

Le rapport entre les coûts et les revenus a atteint 60%, bien meilleur que les 64% d'il y a un an. Pour chaque franc gagné, Julius Bär débourse 60 centimes pour couvrir ses frais. La nette amélioration de la rentabilité s'explique par l'absence de pertes sur crédits et de nouveaux efforts en matière d'économies, précise le communiqué.

La masse sous gestion, la marge brute et le ratio coûts-revenus dépassent les prévisions les plus optimistes du consensus AWP. La croissance des entrées nettes d'argent était attendue en moyenne à 4,4%.

70 millions de francs suisses d'actions achetées

Fin avril, le ratio de fonds propres durs s'élevait à 16,6%, en progression de 1,7 point de pourcentage sur quatre mois.

La direction affirme être en bonne voie pour atteindre ses objectifs sur trois ans - avec échéance en 2022 - soit un ratio coûts-revenus inférieur à 67% et une marge avant impôts de 25 à 28 points de base. Cette dernière s'est fixée à 36 pb entre janvier et avril.

Julius Bär compte également boucler prochainement son programme d'économies de 200 millions de francs suisses lancé en 2020. La base de coûts a été réduite de 130 millions l'exercice écoulé. Globalement, la banque appartenant au club des 30 valeurs vedettes de la Bourse suisse a biffé 300 emplois et prévoit la suppression de 280 postes supplémentaires cette année.

Les actionnaires ne sont pas oubliés, le groupe ayant racheté à fin avril pour 70 millions de francs suisses de titres, soit quelque 1,19 million de nominatives, dans le cadre du programme doté de 450 millions lancé début mars.

Julius Bär a pulvérisé les attentes, malgré une croissance des afflux nets d'argent légèrement en dessous des attentes, résume Michael Kunz, de la Banque cantonale de Zurich, qui entend relever ses estimations. Alors qu'un programme de rachat d'actions est en cours, la capitalisation a été renforcée, ce qui est de bon augure pour les actionnaires, affirme-t-il.

Après avoir passé la matinée dans le vert, la nominative Julius Bär a inversé la tendance en début d'après-midi et terminé la séance en baisse de 1,4% à 58,58 francs suisses. L'indice SLI a pour sa part cédé 0,97%.

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