Zurich (awp) - Le gestionnaire de fortune Julius Bär va livrer lundi ses résultats sur les six premiers mois de l'année. Six analystes se sont pliés pour le consensus AWP à l'exercice des pronostics.

(en mio CHF)         consensus AWP    fourchette     S1 2019A    estimations

produit d'exploitation   1'839      1'825 - 1'865      1'699          5 
bénéfice net ajusté*     1'839      1'825 - 1'865      1'699          5
bénéfice net IFRS          474        449 -   485        343          4

(en %, ajusté)
ratio coûts/revenus       65,7       65,5 - 66,0        71,0          4

(en pb)
marge brute               91,5       90,0 - 93,4        83,2          6
    
(en mrd CHF)
afflux d'argent net (NNM)   4,8        4,0 - 5,5          6,2          5  

(en mrd CHF)           au 30.06.20                   au 30.04.20

avoirs sous gestion (AuM)  403        397 - 408          392          6


*hors frais d'intégration et de restructuration, ainsi que 
 des amortissements sur valeurs immatérielles

FOCUS: les analystes tablent sur une robuste progression du bénéfice sur la première moitié de l'année. L'envol de la marge brute sur les quatre premiers mois de l'année doit toutefois avoir laissé place à une certaine normalisation.

Les observateurs seront par ailleurs attentifs aux déclarations de la direction sur le déploiement de la nouvelle stratégique annoncée en début d'année.

OBJECTIFS: les nouveaux objectifs de la banque privée à l'horizon 2022 comprennent un ratio coûts/revenus ajusté inférieur à 67% (71% en 2019), ainsi qu'une marge avant impôts entre 25 et 28 points de base (pb) (22 pb en 2019). Le bénéfice avant impôts ajusté doit progresser annuellement de plus de 10%, tandis que le rendement ajusté sur capitaux propres (CET1) doit atteindre au moins 30% (27% en 2019). L'établissement rechigne par contre à établir une feuille de route pour l'afflux d'argent frais.

POUR MÉMOIRE: l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a cloué en février Julius Bär au pilori pour de de graves manquements, constatés entre 2009 et début 2018, dans le contexte de soupçons de corruption en lien avec le groupe pétrolier étatique Petróleos de Venezuela (Pdvsa) et avec la Fédération internationale de football association (Fifa).

L'établissement a admis les lacunes reprochées et est désormais invité à adopter des mesures efficaces pour assurer ses obligations juridiques sur le blanchiment d'argent et à procéder à une mise en oeuvre complète des initiatives déjà engagées.

Julius Bär devra aussi revoir sa politique de recrutement et de gestion des conseillers à la clientèle, ainsi que ses directives en matière de rémunération et de sanction.

Dans l'attente du rétablissement de l'"ordre légal", Julius Bär se voit enfin interdit de procéder à toute acquisition d'entreprise importante.

Le gendarme des marchés financiers a depuis ouvert une nouvelle procédure à l'encontre du résident de la Paradeplatz, sur la base de soupçons d'infractions aux dispositions anti-blanchiment. En cause: des comptes ouverts chez Julius Bär et au travers desquels un entrepreneur argentin aurait fait transiter une cinquantaine de millions de francs suisses pour réaliser des opérations sur le marché des capitaux entre 2007 et 2016.

Julius Bär étoffe ses prestations pour la clientèle très fortunée, dite Ultra high net worth (UHMW). Le gestionnaire de fortune entend créer à cet effet une unité spécialisée dans les investissements privés directs. Active à compter du 1er octobre, elle sera dirigée par Giuseppe De Filippo, lequel rejoindra l'établissement zurichois avec son équipe d'experts.

COURS DE L'ACTION: à l'instar d'autres valeurs bancaires, la nominative Julius Bär a sérieusement pâti de l'éclatement de la crise sanitaire et n'a pas intégralement comblé le retard accumulé, naviguant toujours quelque 16% en dessous de son niveau de fin 2019. Le SLI de son côté n'accuse plus qu'un retard de moins de 4%.

juliusbaer.com

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