Paris (awp/afp) - La groupe de luxe français Hermès estime à "300 millions d'euros" l'impact de son imposition dans le cadre de la contribution exceptionnelle demandée aux grandes entreprises dans le projet de budget 2025.

"Sur la base des dernières informations disponibles, on évalue à environ 300 millions d'euros de complément d'impôt, l'impact au titre de 2024", a déclaré jeudi à des journalistes le directeur général finance de l'entreprise, Éric du Halgouët.

Le sellier-maroquinier, connu pour ses sacs comme le Birkin ou le Kelly, a réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros. En 2024, le groupe ne semble pas affecté par le ralentissement du marché du luxe, en particulier en Chine, puisqu'au troisième trimestre, contrairement à ses concurrents, ses ventes ont continué de progresser, grimpant de 10%.

Mercredi, le groupe Kering (marques Gucci, Bottega Veneta...) avait publié un chiffre d'affaires en baisse de 15% au troisième trimestre, à 3,79 milliards d'euros. Interrogé sur l'effet d'une contribution exceptionnelle, la nouvelle directrice financière de Kering, Armelle Poulou, avait déclaré que le groupe ne prévoyait "pas d'impact significatif sur [son] taux d'imposition effectif".

"Même si nous ne divulguons pas notre bénéfice avant impôts et impôt sur le revenu par pays", comme "l'empreinte géographique de nos maisons et de notre production" se concentre "en Italie", les résultats du groupe "sont donc largement imposables en Italie et dans une moindre mesure en France", avait-elle expliqué.

En 2023, le groupe dirigé par François-Henri Pinault a réalisé un chiffre d'affaires de 19,56 milliards d'euros.

Mardi, le géant des cosmétique L'Oréal, qui possède les marques Garnier, Maybelline, Lancôme, Giorgio Armani ou encore La Roche-Posay et a réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 41 milliards d'euros, avait déclaré estimer à "un peu plus de 250 millions d'euros" son imposition dans le cadre de cette contribution exceptionnelle.

Le 15 octobre, le numéro un mondial du luxe LVMH, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 86 milliards d'euros en 2023, avait estimé entre "700 millions et 800 millions d'euros" sa contribution.

Dans son projet de budget pour 2025, le gouvernement prévoit notamment une contribution exceptionnelle demandée aux plus grandes entreprises, dont le chiffre d'affaires est supérieur au milliard d'euros, pour remédier à la dégradation des comptes publics.

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