Kering (-3,49% à 228 euros) affiche la plus forte baisse du CAC 40 suite à deux abaissements de recommandation : Barclays et KBC. Le titre du groupe de luxe affiche la plus forte baisse de l’indice depuis le 1er janvier, cédant plus de 40%. La banque britannique estime que l'environnement macroéconomique s'est encore dégradé cet été et il est désormais évident que la faiblesse chinoise est structurelle et pas seulement cyclique. Dans le secteur du luxe, cela se traduit par des ventes en Chine continentale en baisse de 10% à 50% en juillet et août et par une clientèle de plus en plus sélective.

Barclays est prudent et estime que le secteur du luxe connaîtra une croissance d'environ 4% (contre 7 % auparavant) en 2025.

Dans le détail, la banque britannique passe à "Sous-pondérer" sur le titre Kering avec un objectif de cours à 210 euros. "Au cours de notre voyage en Chine, nous avons appris que Gucci subit une baisse continue de ses ventes en Chine, plus que ses pairs, et les commentaires des experts du secteur étaient assez pessimistes quant à l'impact potentiel de la nouvelle offre de produits Gucci", souligne le broker. Sur la base de ces éléments et de la détérioration continue de l'environnement macroéconomique en Chine, il pense que le redressement de Gucci pourrait être retardée.

En outre, la banque britannique ne s'attend pas à ce que les autres marques du groupe Kering (Saint Laurent, Bottega Veneta, Balanciaga) compensent de manière significative la faiblesse de Gucci. Les attentes actuelles concernant l'entreprise sont ainsi jugées trop ambitieuses et le broker craint de nouvelles réductions de prévisions de bénéfices.

De son côté, RBC a également modifié sa recommandation sur le titre Kering à Neutre, abaissant son objectif de cours de 310 à 290 euros.

"L'environnement du luxe ralentit progressivement, ce qui devrait avoir un impact majeur sur Gucci, étant donné que l'entreprise est actuellement à cheval entre un mix de produits anciens et nouveaux, dans la mesure où elle évolue vers une nouvelle conception esthétique. Le délai de redressement potentiel continue de s'allonger. Selon nos estimations Gucci ne retrouvera pas une croissance de ses revenus avant le second semestre 2025", estime la banque canadienne.

"Et malgré la faible performance du cours de l'action Kering depuis le début de l'année (-36%), la banque note une forte corrélation entre les révisions des bénéfices pour l'exercice 2025 et la performance de l'action", ajoute RBC pour justifier sa décision.