ASSEMBLÉE GENÉRALE DU 22 AVRIL 2021 - REPONSES AUX QUESTIONS ÉCRITES

  1. Questions reçues du Forum pour l'Investissement Responsable (FIR)

ENVIRONNEMENT

1. Pour être en ligne avec l'Accord de Paris, quels sont les montants de CAPEX à horizon 2025 ? Comment ces CAPEX seront répartis sur l'ensemble de la chaîne de valeur entre CAPEX de maintenance et CAPEX de croissance ? Quelle est la répartition géographique ?

Le groupe s'inscrit dans une logique particulièrement innovante dans la prise en compte des enjeux environnementaux qui dépasse le cadre des indicateurs financiers généralement utilisés dont les CAPEX.

Depuis 2012, le groupe a en effet développé un outil de pilotage pour mesurer et quantifier son empreinte environnementale sur l'ensemble de sa chaîne de valeur : le compte de résultat environnemental (EP&L). Cet outil permet au groupe de comprendre les risques et opportunités liés aux défis environnementaux autour de 6 thématiques (émissions de gaz à effet de serre, pollution de l'air, pollution de l'eau, consommation d'eau, production de déchets et utilisation des sols) et ainsi d'identifier les principaux leviers de réduction de son empreinte environnementale et plus particulièrement de son empreinte carbone (vous pouvez vous référer à notre document d'enregistrement 2020pour plus d'informations).

Il est intéressant de noter que 92 % des impacts environnementaux du groupe se situent en dehors de ses propres opérations et en particulier 76 % sont attribuables à la production des matières premières et à leurs premières transformations.

Afin de définir un objectif de réduction pertinent de son empreinte carbone couvrant ses principaux postes d'émission, Kering a choisi de suivre le cadre défini par la Science Based Target Initiative(SBTi). Fin 2020, les objectifs du groupe ont fait l'objet d'une révision et ont été approuvés début 2021 par la SBTi pour être alignés sur un scénario de hausse des températures de 1,5°C. Les ambitions de réduction d'émissions de gaz à effet de serre de Kering sont ainsi pleinement alignées avec l'accord de Paris.

Kering s'engage d'ici à 2030 sur la base des émissions de 2015 à :

  • Réduire de 90 % en absolu ses émissions de gaz à effet de serre liées à ses opérations (intégralité des Scopes 1, 2 du Greenhouse Gas Protocol) ;
  • Réduire de 70 % l'intensité de ses émissions de gaz à effet de serre liées à ses chaînes d'approvisionnement (achats de biens et services du Scope 3 du Greenhouse Gas Protocol), en lien avec ses objectifs EP&L.

L'atteinte de ces objectifs se manifeste donc non seulement par un travail de réduction des émissions au niveau des opérations du groupe, mais également tout au long de sa chaine d'approvisionnement. La courbe de réduction de l'intensité EP&L (-29 % entre 2015 et 2019) démontre également l'alignement de nos progrès avec les ambitions de l'Accord de Paris.

En ce qui concerne la chaine d'approvisionnement, le groupe a mis en place des standards (les Kering Standards) pour l'ensemble des matières premières clés et des processus de fabrication afin de diriger ses approvisionnements vers des options à plus faible impact carbone. Ils sont destinés aux Maisons du groupe mais aussi à l'ensemble de leurs fournisseurs.

Le groupe s'efforce également d'optimiser l'efficacité énergétique de ses propres opérations, et en particulier de ses points de ventes qui constituent l'un des principaux postes de consommation. Les projets d'ouverture et de rénovation de points de vente, qui représentent une part substantielle des CAPEX engagés par le Groupe, intègrent bien évidemment cette dimension relative à la consommation d'énergie.

A cet effet, le groupe privilégie une énergie « bas carbone » à travers d'une part la production d'énergie renouvelable sur ses sites, notamment par l'exploitation des toits avec des installations de panneaux photovoltaïques, et d'autre part l'achat d'électricité d'origine renouvelable partout où cela est possible. Kering a notamment rejoint en 2020 l'initiative RE100 avec pour objectif de s'approvisionner en électricité 100 % renouvelable d'ici 2022 (la part d'électricité renouvelable représentait 90,6 % en 2020).

Par ailleurs, le groupe a mis en place depuis 2017 des standards spécifiques pour ses magasins définissant des niveaux de performance sur 11 thèmes prioritaires (gestion de l'énergie, de l'éclairage, des énergies renouvelables, de l'eau, des déchets, etc). Ces standards couvrent l'ensemble des phases de vie du bâtiment, à savoir la sélection

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des sites et la relation avec les bailleurs, la conception, construction ou rénovation, et la phase d'exploitation (Kering Standard for Stores - Store Planning and Construction/Kering Standard for Stores - Store Operation and Management). En outre, la technologie LED pour l'éclairage, qui constitue une source d'économies d'énergie importantes (jusqu'à 90 %), est déployée dans l'ensemble des magasins et en premier lieu dans les zones de vente. Enfin, tous les nouveaux sites sur lesquels les équipes Immobilier de Kering travaillent depuis 2019 s'inscrivent dans une démarche de certification. La certification américaine LEED (niveau Gold ou Platinum) est la certification choisie par le groupe, mais d'autres telles que HQE (France) ou BREEAM (UK) peuvent également être privilégiées pour certains projets. A titre d'exemple, nos nouveaux centres logistiques situés à Trecate en Italieet à Wayne aux Etats Unissont certifiées LEED Platinium et Gold respectivement.

La stratégie de développement durable, totalement intégrée à la stratégie du Groupe, participe donc à l'orientation de sa politique d'investissement. En 2020, les investissements opérationnels bruts du groupe se sont élevés à 787 millions d'euros (soit environ 6 % du chiffre d'affaires total). Ils ont concerné à hauteur de 50 % les points de vente (développement du réseau de magasins, transformation et rénovation des points de vente existants, mise en conformité progressive des boutiques avec les Kering Standards), le reste ayant trait à des projets de modernisation des systèmes d'information ainsi qu'à l'accroissement des capacités de l'outil logistique du groupe. Pour les années

  • venir, les investissements devraient représenter entre 6 % et 7 % du chiffre d'affaires du groupe, concentrés sur le réseau de boutiques et sur les plateformes de croissance du groupe.
    2. Comment limitez-vous l'impact de la perte de biodiversité sur vos revenus futurs ? Précisez les indicateurs et moyens mis en place.

Kering met au cœur de sa stratégie de Développement durable le concept des limites planétaires (Planetary Boundaries). Pour ce faire, le Groupe a suivi les lignes directrices de la Science Based Target Initiative(SBTi) pour sa stratégie à horizon 2025. En juillet 2020, Kering a ainsi publié sa stratégie en matière de biodiversité, une première dans l'industrie, qui vise à enrayer la perte de biodiversité, rétablir les écosystèmes et les espèces, et impulser un changement systémique tout au long de la chaîne d'approvisionnement et au-delà.Kering s'engage

  • avoir un impact net positif sur la biodiversité d'ici 2025, au travers de deux objectifs ambitieux :
    • Kering protégera un million d'hectares d'habitats essentiels et irremplaçables en dehors de sa chaîne d'approvisionnement, notamment par le biais de programmes qui seront bénéfiques à plusieurs titres : protection de la biodiversité, séquestration de carbone et amélioration des moyens de subsistance des populations locales ;
    • Kering facilitera la transition vers des pratiques agricoles régénératrices sur un million d'hectaressupplémentaires dans les paysages où sont extraites les matières premières rentrant dans la chaîne d'approvisionnement de Kering, telles que le cuir, le coton, la laine ou le cachemire. Pour cela,Kering s'est associé à Conservation International pour créer le « Kering Regenerative Fund for Nature»(Fonds régénératif pour la nature), doté de 5 millions d'euros et qui soutiendra des projets de transformation des pratiques agricoles et d'élevage dans les zones d'approvisionnement en matières

premières de la mode.

Kering structure déjà sa démarche autour de quatre phases : éviter, réduire, restaurer & régénérer, et transformer. Ainsi, Kering applique cette hiérarchie de conservation telle que préconisée par le Science Based Targets Network(SBTN), qui rassemble les plus grands scientifiques et ONG environnementales du monde entier pour créer une trajectoire pour la nature et développer des méthodologies scientifiques pour que les activités humaines respectent les limites de la planète.

Ces deux millions d'hectares cumulés représentent à peu près six fois l'empreinte globale des activités directes et indirectes (chaînes d'approvisionnement) du groupe sur l'utilisation des sols, telle que calculée par l'EP&L à hauteur de 350 000 hectares. En effet, Kering mesure et quantifie ses progrès à travers le Compte de Résultat Environnemental (EP&L), dont les résultats sont publiés sur une plateforme d'open source en accès libredepuis 2019. L'EP&L permet au Groupe d'évaluer ses impacts sur le capital naturel en attribuant une valeur monétaire de ses impacts environnementaux et ce, tout au long de ses chaînes d'approvisionnement. A travers l'indicateur d'utilisation des sols, Kering est en mesure de quantifier l'impact de ses activités sur les services écosystémiques et par extension sur la biodiversité.Les résultats EP&L 2019montrent que 32 % des impacts environnementaux de Kering concernent la biodiversité et l'utilisation des sols, ceux-ci se présentant en quasi- totalité dans le Tier 4 (production des matières premières) de ses chaînes d'approvisionnement

Le profil d'empreinte du Groupe est directement lié à l'utilisation des matières premières. L'analyse des résultats permet de prioriser et de focaliser les efforts du Groupe sur les politiques d'approvisionnement responsable, la recherche d'amélioration de l'efficacité des procédés industriels tout en optimisant la gestion des sites. Cela passe notamment par le déploiement des Kering Standardsou encore la recherche d'innovations disruptives permettant de réduire significativement les résultats de l'EP&L.

Pour aller plus loin sur la mesure de services écosystémiques et de la biodiversité, Kering s'engage à travers différents travaux et partenariats, détaillés plus précisément dans le Document d'enregistrement universel 2020, comme par exemple :

  • Le pilotage d'un indicateur de biodiversité, leBiodiversity Impact Metrics(BIM) en collaboration avec l'Institute for SustainabilityLeadership (CISL) de l'Université de Cambridge et le Natural Capital Impact Group(NCIG) permettant de mesurer l'impact sur la biodiversité grâce aux filières d'approvisionnement ;

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  • La publication en 2020, en partenariat avec l'université de Cambridge et l'ONG Biodiversify, d'un guide pour sensibiliser les entreprises du secteur de la mode à cette problématique : «Developing a Corporate Biodiversity Strategy: A Primer for the Fashion Industry» ;
  • La poursuite du partenariat avec le Natural Capital Project de l'Université de Stanford et de la NASA visant
    également à explorer de nouveaux systèmes de suivi à distance des changements et progrès des services écosystémiques avec la mise en place de pratiques agricoles ou pastorales spécifiques ;
  • Kering fait également partie des entreprises membres de la coalitionOne Planet for Biodiversity Business(OP2B), lancée en septembre 2019, au cours du sommet Action Climat des Nations unies à New York
  • Le lancement d'un partenariat, le premier dans le secteur privé, avec l'IPBES, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques ;
  • La position en tant que membre initiateur duFashion Pact, ayant pour objectifs de fédérer au plan mondial les principales entreprises de la mode et du textile autour d'objectifs concrets pour réduire l'impact environnemental dans le secteur. La biodiversité fait l'objet d'un des trois axes de travail. Un premier rapport de progrèsa été publié en octobre 2020.

3. Comment anticipez-vous la raréfaction de certaines ressources naturelles et les difficultés d'approvisionnement de vos ressources stratégiques ? En quoi cela affecte-t-il vos modèles économiques et comment sécurisez-vous vos filières d'approvisionnement ?

Les Maisons du Groupe utilisent principalement des matières naturelles pour la fabrication de leurs produits, ces matières premières proviennent d'exploitations agricoles, de pâturages, de forêts et de mines. Avec des chaînes d'approvisionnement réparties sur l'ensemble de la planète (la laine en Nouvelle-Zélande, le cachemire en Mongolie, le coton biologique en Inde…), la préservation et le bon fonctionnement des écosystèmes sont primordiaux pour Kering.

La raréfaction des ressources est l'un des principaux facteurs de risques matériels identifiés par le Groupe dans le cadre de sa cartographie annuelle des risques (cf. pages 461 et 480 duDocument d'enregistrement universel 2020). Cette analyse a d'ailleurs été confortée à l'occasion de la mise à jour de l'exercice de matérialité conduite en 2020, dans laquelle l'enjeu « approvisionnement durable en matières et matériaux alternatifs » est ressorti comme un enjeu crucial pour le Groupe et ses parties prenantes.

Cet enjeu constitue ainsi une priorité au cœur de la stratégie de Kering et ses Maisons, qui s'efforcent de réduire les impacts négatifs sur l'environnement en s'approvisionnant en matériaux issus de sources privilégiées telles que définies dans les Kering Standards. Le Groupe a notamment défini 2 objectifs à horizon 2025, en complément d'une approche structurée tout au long de sa chaine de valeur, impliquant l'ensemble des acteurs concernés au premier rang desquels ses fournisseurs et sous-traitants, pour sécuriser un accès pérenne aux matières premières :

  • Assurer la traçabilité de 100 % de nos matières premières clésjusqu'au pays d'origine au minimum - déjà atteinte à 91 % en 2019 ;
  • Assurer l'alignement de 100 % de nos matières premières clés avec les Kering Standards- taux

d'alignement de 74 % en 2019.

Ces standards reposent sur cinq piliers (l'impact social, l'impact environnemental, la traçabilité, l'utilisation de substances chimiques et le bien-être animal) et listent les certifications tierces recommandées dans nos chaînes d'approvisionnement qui garantissent des pratiques agricoles à faible impact, telles que l'agriculture biologique par exemple. Ils servent de guide pour définir la conformité des fournisseurs concernant les matières premières et présentent deux niveaux d'atteinte : le minimum requis et les meilleures pratiques à atteindre pour 2025 au plus tard, en ligne avec la stratégie Développement durable du Groupe et de ses objectifs à cette échéance.

Le Groupe a mis en place des partenariats privilégiés avec ses fournisseurs et a entrepris une politique de recherche active de nouveaux partenaires. En outre, le Groupe renforce les synergies au sein de sa chaîne de production, par le biais d'acquisitions ou d'associations d'activités stratégiques dans la sous-traitance.

Le Groupe s'assure que ses fournisseurs et sous-traitants sont en conformité avec ses exigences en matière d'éthique et de conduite responsable des affaires, et en particulier, avec la Charte Fournisseurs du Groupe, incluse dans le Code d'éthique de Kering. Le Groupe s'assure de manière concomitante du respect par ses fournisseurs des lois et législations et de la conformité de ses approvisionnements aux normes internationales.

La qualité, la sécurité et la régularité de l'approvisionnement en matières premières animales et végétales du Groupe dépendent du strict respect de grandes conventions, au premier rang desquelles la Convention CITES, et du bon maintien de l'équilibre d'écosystèmes, pour certains déjà fragilisés. C'est pour répondre aux enjeux cruciaux liés à la biodiversité, à sa préservation et à sa restauration, que le Groupe a publié en 2020 sa Stratégie Biodiversité et s'est fixé de nouveaux objectifs spécifiques et ambitieux en la matière, visant à atteindre un « impact net positif » sur la biodiversité d'ici à 2025. Parmi les moyens mis en place figure notamment le lancement d'un fonds, le Kering Regenerative Fund for Nature(cf réponse à la question 2), créé pour soutenir la transition du secteur de la mode vers une agriculture régénératrice et doté de 5 millions d'euros.

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Social

4. La solidarité entre acteurs économiques, grandes et petites entreprises, semble nécessaire pour limiter les impacts négatifs de la crise actuelle. Comment votre groupe adapte-t-il, aux plans national et international, ses pratiques d'achat ou de vente, pour soutenir ses fournisseurs ou ses clients qui sont affectés par la crise ? Appliquez-vous des politiques différenciées pour les TPE- PME ? La crise vous a-t-elle poussé à changer structurellement vos politiques en la matière ?

Kering opère sur le marché du luxe, dont les chaînes d'approvisionnement sont structurées de manière très spécifique. Ainsi, notre portfolio de fournisseurs compte plusieurs milliers de fournisseurs de taillé réduite en majorité - le nombre moyen de salariés par fournisseur étant d'environ 58. Cette moyenne est de 36 salariés par fournisseur en Italie, où sont situés 85 % de nos fournisseurs.

Dans le cadre de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 qui a touché le monde en 2020, et pleinement conscients de leur rôle d'acteurs responsables et citoyens engagés dans leurs territoires d'implantation, Kering et ses Maisons ont porté une attention toute particulière à leurs fournisseurs et partenaires commerciaux et ont souhaité être à leurs côtés pour leur apporter soutien et aide. Ont été en particulier mis en œuvre :

  • un suivi vigilant de l'impact financier de la crise chez les fournisseurs du Groupe ;
  • le respect strict par le Groupe de tous les termes et conditions des contrats, et en particulier des délais de paiement, avec pour certains fournisseurs la mise en place de règlements anticipés ou de solutions d'affacturage inversé ;
  • la mise en place d'initiatives locales, par exemple en Italie, en association avec les autorités et les organisations professionnelles, pour apporter conseil et soutien et s'assurer de la bonne information des fournisseurs sur les mesures de protection et d'urgence à adopter, particulièrement pour la santé et la sécurité de leurs collaborateurs, mais aussi sur les mesures d'aide gouvernementale existantes.

En mai 2020, Gucci a par ailleurs renouvelé et étendu aux entreprises de taille plus modeste de sa chaine de fournisseurs en Italie, son partenariat mis en place dès 2015 avec la banque Intesa SanPaolo, pour permettre l'accès à des prêts de manière rapide et à des conditions attractives. Grâce au soutien de Gucci, ces entreprises, qui fournissent la maison italienne en cuir, textile, bijoux ou accessoires et représentent au total plus de 20 000 emplois, bénéficient ainsi des conditions réservées aux grands groupes, à des taux d'intérêts raisonnables. Avec ce programme « Sviluppo filiere », Gucci et Intesa SanPaolo visent ainsi à soutenir la filière de production « Made in Italy» et permettre à ces PME de survivre à l'urgence créée par la pandémie de Covid-19 et financer leur croissance, leur développement à l'international et le redémarrage des sites de production.

En parallèle, les audits sociaux conduits au cours de l'année ont intégré dans les questionnaires d'évaluation et de vérification sur sites de nouvelles questions liées à la pandémie et particulièrement sur les mesures de santé et sécurité mises en place pour la protection des employés des fournisseurs. Ceci est toujours en cours.

Enfin, en novembre 2020, une étude portant exclusivement sur la crise sanitaire a été réalisée par les équipes de Kering qui centralisent la gestion et l'évaluation des fournisseurs pour les marques, auprès des plus de 1 500 fournisseurs directs des marques. Plus de 80 % des fournisseurs sollicités ont répondu à cette étude, conduite en ligne de manière anonyme, permettant ainsi au Groupe de disposer de données précises sur l'ampleur et les répercussions de la pandémie de Covid-19 et la manière dont ses fournisseurs ont pu y faire face. Les résultats ont été partagés avec chaque Maison, afin qu'elles aient chacune une vision de la santé globale de leurs fournisseurs et puissent le cas échéant faire preuve de vigilance et de soutien.

5. Comment gérez-vous, au niveau du groupe, les impacts sociaux associés au développement massif du télétravail depuis le début de la pandémie ? Notamment en termes de gestion des risques psychosociaux, de participation aux frais, d'enquête de satisfaction des salarié.e.s, d'inversion du choix des salarié.e.s, de part des salarié.e.s en télétravail, etc.

Nous vous invitons à vous référer à la section relative à la promotion de la santé au travail et la gestion des risques psychosociaux de notre document d'enregistrement universel 2020 (chapitre 3.1.2.4 Qualité de vie professionnelle, pages 124 et 125)

En 2020, année marquée par la pandémie de Covid-19, les structures de gestion définies au sein de chaque Maison ou organisation nationale, selon le cas, ont garanti que les mesures de prévention en matière de santé et de sécurité soient répercutées à tous les niveaux de l'organisation, dans le monde entier. Des procédures nationales, régionales ou locales, ont été développées par les entités pour mettre en œuvre les politiques globales de santé- sécurité de Kering. Une consultation continue avec les collaborateurs a été engagée sur la santé, la sécurité et le bien-être, pour permettre à chacun de jouer un rôle dans le respect des mesures de prévention et de protection au sein de Kering.

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Ces mesures s'articulent autour de six thématiques :

  1. équipement de protection sur nos sites ;
  2. mesures de santé et sécurité sur nos sites ;
  3. mesures de distanciation sociale ;
  4. recommandations pour le télétravail.

Par exemple : initiative pour promouvoir la formation en autonomie et en digital (exemple : la Retail Academy de Gucci (10 950 salariés formés)) ; le guide de bonnes pratiques du télétravail (Home office Tips & Tricks de Kering Corporate) ;

  1. recommandations pour le retour sur le lieu de travail ;
  2. support psychologique.

Le groupe Kering a mis à disposition toutes ses plateformes RH pour maintenir le lien constant avec les salariés quelle que soit la situation sanitaire nationale de chacun des pays.

L'information des dirigeants du Groupe et l'organisation de points réguliers pour partager les orientations stratégiques ont contribué au support global apporté par le Groupe à ses collaborateurs. Par exemple, des messages personnels réguliers ont été directement transmis à l'ensemble des collaborateurs par le Président- Directeur général François-Henri Pinault. Afin d'améliorer la collaboration des équipes RH présentes dans l'ensemble des Maisons, une bibliothèque de bonnes pratiques a permis de centraliser et recenser les différentes initiatives adoptées par les Maisons pour chacune de ces thématiques.

6. Avez-vous une définition du « salaire décent » ne se limitant pas au salaire minimum légal local ? Si oui, laquelle ? Comment votre société s'assure-t-elle que ses salarié.e.s, mais aussi les salarié.e.s de ses fournisseurs, bénéficient d'un salaire décent ?

Comme établi par le Global Living Wage Coalition, un salaire décent est la somme perçue pour une semaine de travail standard et qui permet d'offrir un niveau de vie décent au travailleur et sa famille.

Kering a publié début 2021 saPolitique en matière de droits humains, disponible - entre autres - en français.Dans le cadre de cette politique, Kering reconnait pleinement le droit pour ses collaborateurs de travailler dans un environnement à la fois épanouissant et stimulant, au sein duquel ils reçoivent une rémunération juste et proportionnelle au travail fourni. Aussi, et afin de garantir le droit de ses collaborateurs à un niveau de vie décent, Kering s'efforce également de fixer les salaires au regard des meilleures pratiques mondiales. Le montant respecte à la fois le droit local et les conventions collectives applicables, notamment sectorielles.

Kering s'engage à ce que tous ses collaborateurs perçoivent un salaire décentpour leur travail.Pour ce faire, une étude globale a été engagée de façon à définir, pour chacun des pays dans lesquels le Groupe opère, les standards Kering permettant de garantir un niveau de vie décent à chaque collaborateur et à sa famille. Les éléments pris en compte dans la définition de ce niveau de vie décent comprennent la nourriture, l'eau, le logement, l'éducation, les soins de santé et d'autres éléments essentiels. Afin d'assurer de la fiabilité et légitimité de ces seuils, le Groupe s'appuie sur la méthodologie Fair Wage Network, qui collecte et analyse sur une base standard les informations existantes dans les différents pays. Les nouvelles recherches disponibles sont intégrées de façon systématique. Cette démarche engagée par Kering permettra au fil des années d'apporter toujours plus de précision et de force à notre engagement.

Dans ses chaînes d'approvisionnement, l'engagement de Kering en faveur d'un salaire décent pour les collaborateurs de ses fournisseurs a été formalisé dans les Sustainability Principleset la Charte Fournisseurs de Kering, incluse au sein de son Code d'Ethique. Ces documents sont intégrés aux contrats fournisseurs.

En sa qualité de leader dans l'industrie du luxe, Kering collabore avec des initiatives telles que celle de Fair Wage Networkpour créer une base de données des salaires en temps réel. Cet instrument permettra de mesurer la différence entre ce qui devrait être considéré comme un salaire dit décent et le niveau des salaires réels. L'objectif du Groupe sur ce point est de développer un outil opérationnel au service de l'ensemble de l'industrie afin d'offrir une base de comparaison et de pouvoir déterminer, selon les situations, le niveau de salaire réellement décent.

Une étude a également été menée en Italie en 2020 par Kering, Fair Wage Networket la CNMI (Camera Nazionale della Moda Italiana),aux côtés d'autres entreprises, pour évaluer les salaires dans le secteur du luxe. Afin de renforcer le contrôle de notre chaîne d'approvisionnement dans une approche pragmatique, nous avons rejoint en 2019 le comité dédié à la responsabilité sociale créé par la CNMI. Ce comité a évalué, avec le soutien et l'expertise de Fair Wage Network, les pratiques salariales de fabricants du secteur. Pour ce faire, l'étude a examiné les mécanismes de fixation des salaires, ainsi que leur niveau, tout en prenant en considération le cadre général des salaires en Italie.

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Kering SA published this content on 22 April 2021 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 22 April 2021 15:16:03 UTC.