Le compartiment du luxe continue de peser sur les marchés. Comme LVMH, Kering a signé une contre-performance au premier semestre 2024. L'action du propriétaire de la marque Gucci recule de 7,65% à 277,60 euros au sein du CAC 40. "Compte tenu des incertitudes pesant sur l'évolution de la demande des consommateurs du luxe au cours des prochains mois après le ralentissement constaté au premier semestre 2024, le résultat opérationnel courant de Kering du second semestre 2024 pourrait être en baisse de l'ordre de 30% par rapport au second semestre 2023", a signalé le géant du luxe.

Stifel estime que "le consensus de l'EBIT pour l'exercice 2024 devrait baisser d'environ 8%". Le broker ajoute que "les marques de luxe en période de transition, comme Gucci, continuent de souffrir plus que la moyenne dans un environnement extérieur difficile".

Sur ce premier semestre, le résultat net part du groupe de Kering est tombé à 878 millions d'euros contre 1,785 milliard d'euros au premier semestre 2023.

Le résultat opérationnel courant a chuté de 42% à 1,58 milliard d'euros sur cette période (contre un consensus de 1,60 milliard d'euros), faisant ressortir marge opérationnelle courante à 17,5% contre 27%, un an auparavant. Le résultat opérationnel courant était attendu en repli de 40% à 45% par Kering.

Décélération du marché

En outre, le chiffre d'affaires s'est élevé à 9,02 milliards d'euros, en repli de 11% tant en données publiées qu'en données comparables. Les revenus de Gucci ont chuté de 18% en comparable à 4,085 milliards d'euros et son résultat opérationnel courant a baissé de 44% à 1 milliard d'euros.

Les ventes de Kering reculent "dans un contexte de décélération du marché au premier semestre dans la plupart des régions à l'exception du Japon. La décélération est marquée en Chine alors que les tendances s'améliorent peu en Amérique du Nord et en Europe", explique l'entreprise dirigée par François-Henri Pinault.

"Dans un environnement de marché défavorable qui pèse sur notre chiffre d'affaires et notre profitabilité, nous travaillons avec constance à créer les conditions du retour à la croissance. Nos Maisons poursuivent leurs investissements pour enrichir leurs offres, accroître l'impact de leurs actions de communication, et renforcer l'exclusivité de leur distribution", fait savoir également le concurrent de LVMH.

Les résultats décevants de Kering interviennent après les autres avertissements de plusieurs groupes de luxe les jours précédents (Hugo Boss, Richemont, Burberry).

Commentant la faible performance de Kering, UBS a modifié sa recommandation sur le titre passant d'Acheter à Neutre en abaissant son objectif de cours : de 410 à 300 euros.

En début d'année, UBS est passé à "Acheter" sur le titre Kering en pensant voir une inflexion dans la dynamique des bénéfices du géant du luxe, après des années de sous-performance de sa plus grande marque, Gucci (près de 70% de l'EBIT)".

Or, UBS reconnaît "s'être trompé en sous-estimant le temps et les coûts nécessaires pour que la nouvelle stratégie de Gucci gagne en traction, et en sous-évaluant la mesure dans laquelle les marques de Kering seraient affectées par la forte décélération des tendances sectorielles, ayant entamé le cycle baissier en position de faiblesse".

Suite aux résultats du premier semestre, UBS réduit ses prévisions de BPA de 17%, 26% et 26% respectivement pour les exercices 2024, 2025 et 2026.

De son côté, Jefferies reste à Neutre sur Kering en abaissant son objectif de cours passant de 340 à 300 euros. L'analyste réduit aussi ses estimations de BPA de 18% pour 2024 et 7% pour 2025.