(Actualisation: réaction en Bourse, commentaires d'analystes et propos du directeur général délégué sur les capacités d'investissement du groupe)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action Kering chute mercredi après la publication de ventes en recul et inférieures aux attentes au titre de 2020, en raison de la crise sanitaire. Le groupe de luxe a toutefois souligné que les incertitudes persistentes ne remettaient pas en cause ses moteurs de croissance ou sa stratégie.

A 10h30, l'action Kering perdait 7,9%, à 520,80 euros, dans un marché parisien en repli de 0,2%.

"Tant la force de son modèle opérationnel et organisationnel que sa solidité financière confortent la confiance de Kering dans son potentiel de croissance à moyen et long termes", a indiqué Kering dans un comuniqué. "Si le contexte actuel reste encore marqué par de nombreuses incertitudes, la crise n'a pas remis en cause les moteurs structurels de la croissance du marché mondial du luxe et a pleinement confirmé la pertinence de la stratégie de Kering, qui sort renforcé de cette crise", a ajouté le groupe.

Le chiffre d'affaires annuel du propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta est ressorti à 13,1 milliards d'euros, en baisse de 17,5% sur un an à données publiées et de 16,4% à taux de change et périmètre constants.

Le résultat opérationnel courant (ROC) de Kering a chuté de 34,4% en 2020, à 3,14 milliards d'euros, contre 4,78 milliards d'euros un an plus tôt. La marge opérationnelle courante s'est ainsi contractée à 23,9%, après avoir atteint un niveau record de 30,1% en 2019.

Sur l'ensemble de l'année 2020, le résultat net part du groupe de Kering s'est inscrit à 2,15 milliards d'euros, en recul de 6,9% par rapport aux 2,31 milliards d'euros enregistrés un an plus tôt.

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice net de 1,81 milliard d'euros, un résultat opérationnel courant de 3,06 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 13,3 milliards d'euros pour Kering en 2020. Le groupe prévoyait de son côté un recul de son chiffre d'affaires et de sa rentabilité.

Le conseil d'administration de Kering proposera le versement d'un dividende de 8 euros au titre de l'exercice 2020, stable par rapport à 2019. Le dividende versé au titre de l'année 2019 avait été révisé en avril 2020 de 11,5 euros à 8 euros en raison de la crise sanitaire.

Les ventes de Gucci déçoivent

Gucci, le vaisseau-amiral de Kering, a vu ses ventes annuelles reculer de 21,5% sur un an en données comparables, à 7,44 milliards d'euros. Si les ventes en ligne de Gucci ont progressé de 70% sur un an, ses ventes aux distributeurs ont reculé de 33,4%. Ce recul est notamment lié à la stratégie d'exclusivité de Kering, qui souhaite réduire sa dépendance aux distributeurs.

Sur le seul quatrième trimestre, les ventes de Gucci ont reculé de 10,3% à données comparable, à 2,28 milliards d'euros, plombées par les mesures de restriction mises en place dans de nombreux pays en fin d'année qui ont tari les flux touristiques, en particulier en Europe. Les ventes en Chine continentale ont, à l'inverse, bénéficié du rapatriement de la demande chinoise.

La baisse de 7,5% au quatrième trimestre des ventes de Gucci dans son réseau de magasins en propre est décevante non seulement par rapport à des marques concurrentes telles que Dior et Louis Vuitton de LVMH, mais aussi par rapport aux marques Bottega Veneta et Balenciaga de Kering, qui ont enregistré une croissance de leurs ventes en 2020, soulignent les analystes de Citi.

La publication de mercredi soulèvera des questions sur la capacité de Kering à dynamiser les ventes de Gucci et à cerner les besoins d'investissement de la marque, note pour sa part Piral Dadhania, analyste chez RBC Capital Markets.

Le résultat opérationnel de la division s'est établi à 2,61 milliards d'euros en 2020, en repli de 33,8% sur un an, faisant ressortir une marge de 35,1%. Cette marge est "extrêmement robuste", a souligné le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. En 2019, la marge opérationnelle de Gucci avait atteint 41%.

Les ventes d'Yves Saint Laurent ont baissé de 13,8% en 2020, à 1,74 milliard d'euros, tandis que celles de Bottega Veneta ont progressé de 4,8%, à 1,21 milliard d'euros. La hausse des ventes de Bottega Veneta s'explique notamment par la reprise de l'activité dans la zone Asie-Pacifique au second semestre, ainsi que par la forte progression des ventes aux distributeurs, qui ont crû de 48,5% sur un an en 2020.

Concernant 2021, le groupe est "très satisfait" du début d'année de ses marques, a déclaré Jean-Marc Duplaix, tout en soulignant qu'il faudrait attendre la fin février pour mieux jauger les tendances actuelles.

Kering continue par ailleurs de surveiller les opportunités d'acquisitions. "Si des candidats attractifs devaient émerger, nous disposons des ressources financières nécessaires pour les acquérir et les intégrer", a indiqué le directeur général délégué du groupe, Jean-François-Palus, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV - ECH

(Joshua Kirby, Dow Jones Newswires, a contribué à cet article)

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February 17, 2021 04:32 ET (09:32 GMT)