Kering signe la plus forte baisse de l'indice Cac 40, affichant une cinquième séance dans le rouge : -3,76% à 524,70 euros. Cette chute est liée à UBS qui a abaissé sa recommandation d'Achat à Neutre sur le dossier. L'objectif de cours a été revu à la baisse passant de 575 à 572 euros. L'analyste a dégradé son conseil car il considère que plusieurs facteurs pourraient bloquer l'action dans un range en 2023 : le changement de directeur créatif chez Gucci et le risque à court terme pour les "autres maisons" suite à la récente controverse sur la campagne de Balenciaga.

En outre, UBS modifie ses estimations de bénéfices par action de +1%, -10% et -7% pour 2022, 2023 et 2024.

UBS a aussi réduit ses estimations pour la marque Gucci sur le court terme (croissance de 2% et marge EBIT de 36,3% en 2022 contre +3% et 36,8% précédemment) et il prévoit de nouveaux réinvestissements en 2023 (marge EBIT 34% contre 35,8% précédemment).

Dans sa note d'analyse, la banque suisse " pense que la direction de Kering a pris la bonne décision de commencer un nouveau chapitre chez Gucci et que les transitions sont habituellement associées à une perturbation des ventes et à des réinvestissements ".

D'ailleurs, UBS s'était signalé il y a 15 jours en maintenant son opinion à l'Achat sur Kering avec un objectif de cours à 575 euros, suite au départ du Directeur de la création de Gucci, Alessandro Michele. Suite à cette annonce, l'analyste justifiait sa recommandation sur la marque phare de Kering en " estimant que ce départ est positif pour Kering. Et malgré les bonnes performances des autres marques du portefeuille, de nombreux investisseurs s'étaient inquiétés des perspectives de Gucci ".

UBS ajoutait " que l'esthétique de la marque s'est un peu fatiguée après 7 ans avec le même créatif ". Il s'attend à ce que " la direction de Kering mette en place un plan de succession clair afin de minimiser les perturbations ".

Au sujet de ce départ, Invest Securities indiquait que " la perte de momentum de Gucci pourrait préfigurer d'une inflexion plus forte de la croissance des ventes du luxe en général dans l'empire du milieu. Une inflexion qui irait au-delà de la simple problématique des effets négatifs de la résurgence épidémique en Chine ".