En repli de 2,8% à 557,90 euros, Kering accuse le plus net repli du CAC 40 bondissant. Le groupe de luxe a pourtant dévoilé hier un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au troisième trimestre après un deuxième trimestre catastrophique. Les investisseurs sanctionnent la sous-performance de Gucci la marque phare du groupe et aussi sa plus rentable. Selon Kering, l'enseigne florentine a été plus exposé à l'interruption des flux touristiques que les autres griffes comme Yves Saint-Laurent ou Bottega Veneta.

Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires total de Kering s'établit à 3,72 milliards d'euros, en retrait de 4,3% en données publiées et de 1,2% en comparable sur un an. Les analystes tablaient sur un repli organique compris entre 8% et 12%. 

Les ventes de Gucci ont atteint 2,09 milliards d'euros, en baisse de 8,9% en organique tandis que celles Yves Saint Laurent ont grimpé de 3,9% à 510,7 millions. Plus impressionnant, Bottega Veneta a vu son chiffre d'affaires progresser de 20,7% en organique à 332,5 millions d'euros.

D'un point de vue géographique, la demande a été tirée par la Chine, les Etats-Unis tandis que l'Europe affiche sa résistance.

Contrairement aux investisseurs, les analystes ont bien accueilli cette publication.
Jefferies a confirmé sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 570 euros sur Kering même si la faiblesse de Gucci pose problème à court terme. Le bureau d'études note cependant que la tendance va dans la bonne direction, mais que le marché s'attend à une dynamique bien meilleure au quatrième trimestre.

De son côté, UBS a relevé son objectif de cours de 640 à 660 euros sur le titre tout en confirmant sa recommandation d'Achat. Le broker s'attendait à ce que marché réagisse mal à la faiblesse de ventes de Gucci, reléguant au second plan la performance globale solide du groupe. Toutefois, le reste de la saison des résultats prouvera la surperformance de Kering, assure le courtier.

Enfin, Invest Securities a relevé sa recommandation sur Kering de Neutre à Achat et revu à la hausse son objectif de cours de 525 à 630 euros. Le broker souligne que le troisième trimestre de Kering confirme une nette amélioration des tendances et un potentiel certain dans un secteur qui bien que très touché par la crise sanitaire, conserve des fondamentaux sains…

"Le cœur de la demande rebondit (Chine), et les inégalités que la crise inédite que nous traversons, loin d'émousser le pouvoir d'achat des classes supérieures, renforcent la richesse des ultra riches…. C'est malsain, mais cela explique pourquoi en Europe, et plus encore aux Etats-Unis, la demande domestique montre au troisième trimestre des tendances lissant la pression liée à la quasi disparition des marchés de flux (touristiques) d'une contribution, il est vrai, faible aux Etats-Unis", ajoute le bureau d'études.

Crise ou pas, le courtier continue de penser que Kering a le portefeuille de marques et la stratégie ad-hoc (omnicanalité et interactions consommateurs/marques) pour extérioriser un potentiel de croissance in fine supérieur à ses pairs.