PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse jeudi, portées par les annonces de la Réserve fédérale qui plaide, comme prévu, pour le maintien d'un soutien à l'économie américaine et par les espoirs d'un accord sur un plan de relance budgétaire aux États-Unis.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,43% à 5.571,67 points vers 08h57 GMT. À Francfort, le Dax s'octroie 0,89%, à un pic de dix mois, et à Londres, le FTSE prend 0,39%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro monte de 0,62%, le FTSEurofirst 300 de 0,55% et le Stoxx 600 de 0,44%.

Les actions européennes profitent de la promesse faite mercredi soir par la Fed de continuer à injecter des liquidités dans l'économie et sur les marchés financiers pour combattre le risque de récession, même si ses dirigeants sont un peu plus optimistes pour l'an prochain grâce au déploiement du premier vaccin autorisé contre le coronavirus.

"La Fed a plus ou moins délivré ce que le consensus attendait d'elle sans grande surprise. Elle rejoint ainsi la BCE en poursuivant comme attendu sa politique monétaire accommodante, mais sans modifier le rythme et la composition de ses achats d'actifs. L'institution se veut cependant plus positive concernant la croissance économique que l'institution européenne", commente John Plassard chez Mirabaud.

La Banque nationale suisse a elle aussi maintenu sa politique monétaire ultra-accommodante inchangée, une décision sans surprise, se disant prête à intervenir sur le marché des changes en lendemain des accusations de manipulation de sa monnaie par les États-Unis.

Les annonces de la Banque d'Angleterre tomberont à 12h00 GMT en attendant celles, vendredi, de la Banque du Japon.

Les investisseurs gardent un oeil sur le Congrès où les négociations entre élus avancent sur un plan de relance de 900 milliards de dollars et qui pourrait inclure une aide directe aux particuliers de 600 à 700 dollars ainsi qu'une prolongation des allocations chômage fédérales, a-t-on appris mercredi de plusieurs sources.

Sur le plan sanitaire, le Premier ministre français a fait savoir mercredi que les premières vaccinations contre le COVID-19 pourraient débuter dans les tout derniers jours de l'année si le calendrier européen d'autorisation des candidats vaccins était respecté.

VALEURS

La hausse générale des grandes places européennes profite à tous les secteurs à l'exception de celui des télécoms dont l'indice Stoxx lâche 0,24%.

A Londres, WPP gagne 2,97%, le groupe publicitaire britannique prévoyant de retrouver son niveau de chiffre d'affaires net de 2019 d'ici 2022, de reprendre les rachats d'actions en 2021 et d'augmenter son dividende.

Il entraîne dans son sillage le concurrent Publicis, qui gagne à Paris 2,22%, l'une des plus fortes progressions du CAC 40.

Kering reprend 1,69%, effaçant une partie des pertes de la veille (-2,35%). Le groupe de luxe a confirmé ce jeudi l'ouverture par le Parquet national financier d'une enquête préliminaire sur ses pratiques fiscales et conteste les allégations de blanchiment de fraude fiscale, évoquées dans la presse.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains évoluent pour l'instant en hausse de l'ordre de 0,5% après une clôture désordonnée mercredi à Wall Street où le Nasdaq a fini sur un record, les investisseurs ayant accueilli avec satisfaction la promesse de la Fed de continuer à soutenir l'économie.

"Étant donné que la reprise semble s'essouffler, notamment en ce qui concerne le marché du travail et les dépenses de consommation, les annonces de la Fed sont une bonne nouvelle pour les investisseurs", a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.

L'indice Dow Jones a cédé mercredi 0,15% à 30.154,54. Le S&P-500, plus large, a pris 0,18% à 3.701,17. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 0,50% à 12.658,19 points, un nouveau plus haut de clôture.

L'action Moderna sera à suivre alors que se tiendra ce jeudi une réunion d'experts indépendants de la FDA, qui débattront de l'opportunité de recommander une autorisation d'utilisation en urgence de son vaccin.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a pris 0,18% dans le sillage de Wall Street mais la progression de l'indice a été freinée par la propogation inquiétant du coronavirus dans le pays. La capitale japonaise est passée au niveau d'alerte maximal après un record de nouveaux cas quotidiens.

Les Bourses chinoises ont monté plus franchement, toujours soutenues par l'optimisme concernant la reprise économique de la deuxième économie mondiale.

Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a gagné 1,28% et la Bourse de Shanghai 1,13%.

CHANGES/TAUX

L'euro a touché un pic depuis avril 2018 face au dollar, à 1,2243, avec le recul du dollar provoqué par les annonces de la Fed et la confiance des cambistes sur la capacité des élus américains à se mettre d'accord sur un plan de soutien.

Le billet vert perd 0,56% face à un panier de devises internationales, au plus bas depuis plus de deux ans et demi.

Dopée par les signes de progrès dans les discussions sur le Brexit, la livre sterling avance de son côté de 0,56% face au dollar, évoluant à un plus haut depuis mai 2018.

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement du Bund allemand à dix ans est inchangé à -0,573% et celui des Treasuries à même échéances à 0,9229%.

PÉTROLE

Le marché du pétrole monte après l'annonce par l'Energy Information Administration d'une baisse plus marquée que prévu des stocks de brut américain et grâce à l'optimisme suscité par la campagne de vaccination contre le coronavirus aux États-Unis.

Le baril de Brent gagne 1,14% à 51,66 dollars et le brut léger américain prend 1,19% à 48,39 dollars. Ils évoluent à leurs plus hauts niveaux depuis mars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga