Le groupe néerlandais, propriétaire de la bière éponyme mais aussi des marques Tiger et Sol, prévoit que sa marge d'exploitation baissera de 20 points de base alors qu'il prévoyait une hausse de 25 points de base précédemment.

Les volumes vendus ont enregistré leur plus forte progression dans les deux marchés les plus rentables du groupe, le Vietnam et le Mexique, mais ont aussi augmenté au Brésil, au Cambodge, en Afrique du Sud, en Ethiopie et en Russie.

L'action Heineken a perdu jusqu'à 6% en début de séance à la Bourse d'Amsterdam et elle cède encore 4,49% à 88,05 euros vers 09h25 GMT, la plus forte baisse de l'indice STOXX 600.

Heineken a attribué l'abaissement de son objectif de marge à un impact négatif des variations de change et à un effet dilutif plus important que prévu de l'expansion de ses opérations au Brésil.

Le groupe, qui a racheté en 2017 les activités déficitaires du brasseur nippon Kirin au Brésil, devenant le numéro deux de la bière dans ce pays, avait déjà prévenu que l'opération pèserait sur ses marges.

"Nous faisons progresser la marge (au Brésil) mais elle n'est pas encore au niveau de la moyenne du groupe et dans le même temps nous avons une progression à deux chiffres des volumes et du chiffre d'affaires, ce que franchement nous n'anticipions pas", a dit la directrice financière du groupe, Laurence Debroux, à Reuters.

Elle s'est dite convaincue que les marges au Brésil pourraient converger vers la moyenne du groupe à un horizon de trois à cinq ans.

Trevor Stirling, analyste sur le secteur des boissons chez Bernstein Securities, a ironisé sur la "liste longue comme le bras de facteurs et d'éléments ponctuels" expliquant la faiblesse des résultats au premier semestre.

"Si vous êtes optimiste, vous direz que la faiblesse du premier semestre s'explique en grande partie par des éléments ponctuels et que la croissance élevée au Brésil est positive à long terme, mais alors il va falloir faire beaucoup mieux au second semestre pour atteindre la prévision révisée (de marge)", a-t-il prévenu.

La progression du chiffre d'affaires a en partie été contrebalancée par une hausse des charges et des prix des intrants, a dit Heineken.

Le bénéfice d'exploitation est ressorti à 1,75 milliard d'euros, en hausse de 1,3% à périmètre constant, contre 1,89 milliard attendu en moyenne par les analystes interrogés par Reuters. Le bénéfice net a progressé à 950 millions d'euros après 871 millions un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires est ressorti à 10,48 milliards d'euros contre 10,34 milliards un an auparavant.

La marge opérationnelle a baissé de 118 points de base. Hors Brésil, elle a reculé de 76 points de base.

Le bénéfice par action s'est établi à 1,89 euro contre 1,95 euro attendu par le consensus des analystes.

(Philip Blenkinsop, Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)