Zurich (awp) - Le constructeur de machines de production d'engrenages Klingelnberg a essuyé sur les six premiers mois de son exercice décalé 2020/21 (à fin septembre) un élagage de près d'un tiers sur un an de son chiffre d'affaires, à 61,7 millions d'euros. L'industriel zurichois a encore creusé sa perte nette, à 10,9 millions contre 8,1 millions un an plus tôt.

Les entrées de commandes se sont tassées de 20,4% à 83,8 millions d'euros, mais le groupe assure avoir constaté depuis le mois d'août une accélération sensible. Le deuxième trimestre constitue même à cet égard un record dans l'histoire de l'entreprise, avec 55,3 millions, indique le compte-rendu diffusé jeudi.

L'embellie est attribuable en partie à des effets de rattrapage, mais Klingelnberg assure avoir également reçu de nouvelles commandes, dans l'électromobilité et l'éolien notamment.

"L'Asie, et en particulier la Chine, se sont rapidement remises de la pandémie de coronavirus", a relevé en téléconférence le directeur général (CEO) Jan Klingelnberg. L'entreprise évalue à une moitié la contribution asiatique à ses recettes, l'autre étant répartie à parts égales entre Amérique du Nord et Europe.

Frappés de plein fouet par la seconde vague de coronavirus, le vieux Continent et le nouveau présentent par contre des perspectives plus mitigées.

Avenir incertain

Reconnaissant ne pas être en mesure à ce stade d'élaborer des projections pour l'ensemble de l'exercice, en raison notamment des incertitudes liées à la pandémie, la direction indique s'atteler à la maîtrise des coûts et à l'optimisation des processus.

Le comité exécutif se veut en outre "prudemment optimiste" dans sa capacité à profiter de manière plus que proportionnelle des opportunités qui s'offriront à l'entreprise à l'issue de la crise sanitaire.

Sur le plan de la restructuration lancée début mars, le directeur financier (CFO) Christoph Küster a indiqué que le site en Hongrie était désormais fermé. Le site allemand d'Ettlingen finalise encore ses dernières commandes, avant que ses 155 collaborateurs ne perdent leur emploi.

L'introduction du chômage partiel en Suisse a également contribué à atténuer l'impact du la chute des recettes sur la rentabilité.

L'absence de pronostics témoigne selon Vontobel de la fragilité de la reprise observée depuis août. La banque de gestion préfère dans ces conditions chauffer le banc de touche et reconduit sa recommandation neutre sur le titre.

Credit Suisse par contre juge le titre fortement sous-estimé, et note au passage que la perte d'exploitation n'a été creusée que de manière modeste, au vu de la dégringolade des recettes.

A 12h53, la nominative Klingelnberg cédait 1,0% à 14,80 francs suisses, dans des volumes anecdotiques et à contre-courant d'un SPI en hausse de 0,22%.

jh/fr/vj/buc