PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris se prononcera mercredi sur le jugement rendu à l'encontre de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'affaire dite des "écoutes", liée au financement de sa campagne victorieuse pour l'élection présidentielle de 2007.

Nicolas Sarkozy a été condamné en mars 2021 à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence.

La justice reproche à Nicolas Sarkozy d'avoir promis en 2014, alors qu'il n'était plus président, d'aider Gilbert Azibert, à l'époque juge à la cour de cassation, à obtenir un poste honorifique à Monaco.

En échange, Gilbert Azibert devait fournir à Nicolas Sarkozy des informations confidentielles sur une procédure qu'il avait intentée auprès de la cour de cassation.

Nicolas Sarkozy voulait faire annuler la saisie par la justice de ses agendas présidentiels dans le cadre d'une enquête sur des versements illégaux qu'il était soupçonné d'avoir reçus de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, pour le financement de sa campagne électorale de 2007, affaire dans laquelle il a finalement bénéficié d'un non-lieu.

Nicolas Sarkozy n'a pas obtenu gain de cause devant la cour de cassation, et Gilbert Azibert n'a pas été nommé à Monaco.

La présidente de la 32e chambre correctionnelle de Paris avait néanmoins estimé en 2021 qu'un "faisceau d'indices graves et concordants" permettait d'établir un "pacte de corruption".

La condamnation en première instance prévoyait un possible aménagement de l'année de prison ferme en port d'un bracelet électronique. Elle était suspendue à la décision en appel.

Nicolas Sarkozy, président de 2007 à 2012, clame son innocence depuis le début de l'affaire.

Par ailleurs, le parquet national financier (PNF) a annoncé la semaine dernière avoir requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'information judiciaire relative aux soupçons de financement libyen de la campagne de 2007.

(Reportage Tassilo Hummel; version française Camille Raynaud)

par Tassilo Hummel