Le temps passe et la tendance observée ces dernières années ne prend toujours pas une ride. Loin d'être flétrie, la dynamique se confirme trimestre après trimestre : L'Oréal s'est bel et bien échappé du secteur de la grande consommation pour rejoindre celui du luxe, ô combien plus prestigieux... et bien mieux valorisé. Au premier trimestre 2019, comme pour les précédents, le luxe a tracté les ventes d'un groupe qui profite, comme ses nouveaux "collègues" du secteur, Louis Vuitton, Chanel, Gucci et Hermès, de l'insatiable appétit de la clientèle asiatique pour les produits haut de gamme.
Ainsi, L'Oréal a enregistré au premier trimestre un chiffre d'affaires de 7,55 milliards d'euros, en augmentation de 11,4 %. En données comparables, c'est-à-dire à structure et taux de change identiques, l'activité du numéro un mondial de la cosmétique a progressé de 7,7 %. Le consensus Infront Data cité par Reuters était de +6,6 %.
Le chiffre d’affaires a été soutenu par ses divisions L'Oréal luxe et Cosmétique active, dont les revenus ont progressé respectivement de 14,2 % à 2,68 milliards et 13 % à 751 millions d'euros en données comparables.
Pour autant, L'Oréal sait ménager la chèvre et le chou. Si le luxe brille, la principale division du groupe, les Produits grand public, n'est pas en reste. Elle a vu son chiffre d'affaires augmenter de 3,3 % à 3,28 milliards d'euros sur cette même base.
Les analystes ont unanimement salué la capacité de l'Oréal à faire progresser sa croissance organique au-delà de toutes les attentes. En revanche, ils s'opposent sur un point : la valorisation.
UBS se range du côté des optimistes. Le broker a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 260 euros, estimant que la croissance organique de 7,7% devrait faire taire les critiques. Les ventes en Asie ont affiché leur résilience malgré une concurrence féroce, a-t-il précisé.
Deutsche Bank et Oddo BHF restent au milieu du guet. S'ils saluent la performance du groupe à qui ils promettent un exercice 2019 solide, les deux brokers jugent le titre largement valorisé. Raison pour laquelle le broker allemand Bank a confirmé sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 230 euros tandis que son homologue français restait à Neutre avec un objectif de cours relevé de 193 à 203 euros.
Pour Citi en revanche, la fête est finie. Doutant de la capacité du groupe français à reproduire encore et encore des résultats qualifiés de "stellaires", le courtier américain a relevé de 2,5% à 219 euros son objectif de cours sur L'Oréal, tout en confirmant sa recommandation Vendre. Pour lui, le multiple de valorisation (29,19 fois les bénéfices estimés pour 2020, selon des données Infinitiv) est indéfendable.
A la Bourse de Paris, le titre grimpe cependant de 0,5% à 241,6 euros. Manifestement, sa valorisation, il le vaut bien !
L'Oréal est le 1er groupe cosmétique mondial. Le groupe propose des produits de soins de la peau (39,9% du CA), des produits de maquillage (19,7%), des produits de soins capillaires (15,4%), des parfums (12,6%), des produits de coloration (8,3%) et autres (4,1%). Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- produits cosmétiques grand public (36,9%) : marques L'Oréal Paris, Garnier, Maybelline New York et NYX Professional Makeup, Stylenanda, Essie, Mixa, etc. ;
- produits cosmétiques de luxe (36,2%) : Lancôme, Kiehl's, Giorgio Armani Beauty, Yves Saint Laurent Beauté, Biotherm, Helena Rubinstein, Shu Uemura, IT Cosmetics, Urban Decay, Ralph Lauren, Mugler, Viktor&Rolf, Valentino, Azzaro, Prada, Takami, A?sop, etc. ;
- produits cosmétiques actives (15,6%) : La Roche-Posay, Vichy, CeraVe, SkinCeuticals, Skinbetter Science, etc. ;
- produits professionnels (11,3%) : L'Oréal Professionnel, Kérastase, Redken, Matrix et PureOlogy.
La commercialisation des produits est assurée au travers de la grande distribution et de la vente à distance, de la distribution sélective, des salons de coiffure et des pharmacies.
A fin 2023, L'Oréal dispose de 37 sites de production dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe (31,6%), Amérique du Nord (27%), Asie du Nord (25,9%), Asie-Pacifique-Moyen Orient-Afrique (8,4%) et Amérique latine (7,1%).