Le groupe français a toutefois précisé que cette croissance avait été gonflée de deux points par des expéditions anticipées vers la Chine. Ces envois ont été réalisés avant la mise en place d’un nouveau système informatique, ce qui a temporairement augmenté les volumes enregistrés sur le trimestre.

Ces expéditions ont permis à la région Asie de maintenir une activité stable, dans un contexte où la consommation chinoise montre des signes de redressement. Les ventes ont ainsi été quasi stables dans le pays, alors qu’elles étaient en baisse en fin d’année dernière, a précisé le directeur général, Nicolas Hieronimus.

Même corrigée de cet effet exceptionnel, la croissance de 1,5% reste supérieure au consensus Visible Alpha cité par les analystes de Jefferies. "C’est une publication solide, dans un climat d’inquiétudes", ont estimé ces derniers, rappelant les tensions observées chez LVMH, dont l’enseigne Sephora a ralenti au premier trimestre.

A la Bourse de New York, les actions de L’Oréal cotées aux États-Unis ont progressé de 6%, tandis que celles de son concurrent Estée Lauder ont gagné 3,4%. Cet indicateur est précieux puisque le marché parisien était déjà fermé quand le groupe a annoncé ses performances.

"Nous avons le sentiment que — bien que moins pessimiste qu’en début d’année — le positionnement avant le trimestre restait résolument négatif, en particulier après les résultats décevants de LVMH. Ainsi, même si nous pensons que les prévisions ne devraient pas évoluer de manière significative, nous nous attendons à une réaction positive du titre mardi matin… bien que la hausse de 6 % des ADR nous semble quelque peu excessive", tempère l'analyste de Bernstein Callum Elliott, qui reste à "performance de marché" sur le dossier, valorisé 380 EUR par action.

Vers des hausses de prix aux Etats-Unis

Ces dernières années, L’Oréal a surpassé le marché mondial de la cosmétique grâce à un portefeuille allant du maquillage grand public aux parfums de luxe, en passant par les soins dermatologiques. Mais alors que le groupe semblait sortir d’un ralentissement prolongé en Chine, il est désormais confronté à un affaiblissement de la consommation aux Etats-Unis, son premier marché.

"Le marché n’a pas démarré comme nous l’espérions", a reconnu Nicolas Hieronimus lors d’un appel avec les analystes, tout en maintenant sa prévision de croissance du marché mondial comprise entre 4 et 4,5% pour l’année. En Amérique du Nord, les ventes ont reculé de 3,8% sur les trois premiers mois de l’année.

L'Oréal, qui importe environ 30% de ses produits vendus aux Etats-Unis depuis l'Europe ou d'autres régions, prévoit d’augmenter ses prix pour compenser l'effet des droits de douane imposés par le président Donald Trump. Le groupe a toutefois constitué des stocks, ce qui repoussera l’impact tarifaire à la seconde moitié de l’année.

L’ensemble des autres régions a enregistré une croissance au premier trimestre, l’Europe restant le principal moteur du chiffre d'affaires, représentant un tiers des revenus totaux. Les ventes du groupe ont atteint 11,7 milliards d’euros sur la période.