Si les acteurs du monde du luxe, dont LVMH et Hermès, ont dévoilé de belles performances trimestrielles, cette spécialité s’est avérée être l’un des points faibles de la publication de L'Oréal. Le numéro un mondial des cosmétiques (-5,80 % à 310,10 euros) a enregistré en conséquence vendredi la plus forte baisse du CAC 40. Au 30 septembre 2022, le groupe a pourtant enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 12% à données comparables à 27,94 milliards d'euros.

Les investisseurs s’inquiètent de la dynamique de la division luxe de l'Oréal au troisième trimestre, dont la croissance interne est ressortie à 4,6%. Les analystes étaient plus optimistes et prévoyaient une hausse de 9%. La performance de L'Oréal se compare défavorablement à celle de LVMH, dont l'activité Parfums & Cosmétiques a connu une croissance de 10% sur la période.

La banque suisse Bordier souligne que "malgré cette belle dynamique commerciale et la confiance affichée par le management sur les conditions de marché, il semblerait que le ralentissement observé en Asie et dans la division Luxe pèse aujourd'hui sur le titre".

Malgré des restrictions sanitaires liées à l'objectif zéro Covid en Chine, la Division luxe a continué de croître dans ce territoire et y a atteint des parts de marché record. Elle a été pénalisée par des confinements à répétition en Chine et à Hainan cet été, par les facturations anticipées au deuxième trimestre liées au déménagement du Travel Retail asiatique ainsi que par des difficultés d'approvisionnement, notamment de flacons de parfums.

Concernant l'activité de L'Oréal en Chine, JP Morgan, qui a confirmé sa recommandation à l'Achat, explique dans une note : "Dans l'ensemble, nous abaissons notre prévision de croissance organique pour le groupe pour 2022 à +11,5% (+12,2% précédemment) en raison de l'impact à court terme des confinements en Chine, mais nous pensons que L'Oréal bénéficiera d'un rebond de la demande après la réouverture de la Chine".

Le broker ajoute : " Nous tirions profit d'une faiblesse du cours de l'action compte tenu de la surperformance par rapport au marché mondial de la beauté et des résultats solides".

Commentant les derniers ventes trimestrielles, Nicolas Hieronimus, directeur général de L'Oréal, a indiqué : " Dans un contexte plus volatil que jamais marqué par les contraintes sanitaires en Chine et l'inflation dans le monde occidental, L'Oréal réalise un trimestre très solide, poursuivant un rythme de croissance soutenu par rapport à 2019."