L'action L'Oréal perd donc 11% depuis le début de l'année et revient sur le seuil des 400 EUR. Cette contraction fait suite à une année faste, durant laquelle le titre avait bondi de 35% pour atteindre un pic historique à 461,85 EUR. En 2022, l'entreprise avait déjà souffert en perdant 20% de sa valeur. En revanche, l'action n'avait connu que des progressions annuelles (même hors dividendes) au cours des dix années précédentes, comme le montre le tableau qui suit :

Un chiffre d'affaires en croissance moins dynamique
Face à ces standards élevés, les investisseurs se montrent déçus. Et pour cause, l'action se négociait déjà 400 EUR en août 2021, trois ans en arrière. La désaffection du marché pour L'Oréal a coïncidé avec un ralentissement de la croissance du chiffre d'affaires. Le graphique ci-dessous illustre la croissance annuelle de l'activité au cours des 12 derniers trimestres.

Une situation actée par le directeur général de L'Oréal, lors d'un événement organisé par J.P. Morgan à la fin du mois de juin. Nicolas Hieronimus a indiqué que le groupe a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le marché des cosmétiques. La croissance du secteur se situera probablement entre 4,5 et 5% cette année, notamment à cause de la Chine.

Le titre a clairement décroché dernièrement
"Le marché mondial de la beauté ralentit après trois années de forte croissance. La croissance extra-normale des prix s'estompe, les marchés de masse/derme américains ralentissent et la Chine reste anémique, l'absence d'accélération au second semestre sur ce marché ayant conduit à la récente révision à la baisse de la croissance du marché par L'Oréal", explique l'équipe d'analyse sectorielle de Jefferies, qui pense que le problème ne se limitera pas au court terme. "Si la croissance du marché ralentit pour atteindre la moyenne à long terme de 4 à 4,5 %, nous estimons qu'il en résulte un risque pour les prévisions de croissance du consensus et la valorisation, en particulier pour L'Oréal, leader du marché", prévient le bureau d'études. Car en plus de la tendance de fond sur ces grands marchés, les leaders du secteur sont concurrencés par des petits entrants aux dents longues, qui grignotent des parts de marché.
La prudence est donc de mise sur le dossier, surtout si le marché chinois continue à patiner à cause des politiques commerciales occidentales restrictives.