WASHINGTON (awp/afp) - Une Américaine, longue utilisatrice de produits de défrisage capillaire et étant actuellement suivie pour un cancer de l'utérus, a porté plainte au civil vendredi contre l'Oréal, ont annoncé ses avocats, peu après la publication d'une étude établissant un lien entre les deux.

Le célèbre avocat Ben Crump a lancé cette action en justice au nom de Jenny Mitchell, qui a appliqué sur ses cheveux "ces produits dangereux" pendant près de vingt ans, a précisé l'avocat dans un communiqué, avant de se voir diagnostiquer un cancer de l'utérus pour lequel elle a subi une hystérectomie, une ablation complète de l'organe.

Les produits de défrisage utilisés pour lisser les cheveux, notamment par les femmes noires, font courir un risque accru de cancer de l'utérus, a conclu une vaste nouvelle étude des Instituts américains de santé publiée lundi et citée dans le communiqué des avocats.

Le cancer de l'utérus (à ne pas confondre avec le cancer du col de l'utérus) est une forme de cancer relativement rare, mais son taux d'incidence est en hausse aux Etats-Unis, notamment chez les femmes noires.

Celles ayant fréquemment recours à ces produits - plus de quatre fois par an - voient leur risque de développer un cancer de l'utérus plus que doubler, selon ces travaux.

L'action en justice intentée vendredi au civil vise notamment à obtenir des dommages et intérêts de la branche américaine du géant français des cosmétiques l'Oréal, ainsi que d'autres entreprises.

"Nous allons sans doute découvrir que le cas tragique de Mme Mitchell est un parmi tant d'autres pour lesquels des entreprises ont agressivement trompé les femmes noires pour augmenter leurs profits," a déploré M. Crump, connu pour sa défense de nombreuses familles noires dans des dossiers de violences policières.

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