Zurich (awp) - Le groupe LafargeHolcim a plutôt bien résisté à la crise pandémique en 2020, bouclant sur des résultats certes en repli, mais dans l'ensemble supérieurs aux expectatives de la communauté financière. Comme attendu, les actionnaires se verront proposer un dividende inchangé de 2,00 francs suisses par nominative au titre de l'exercice écoulé.

Les ventes annuelles se sont lézardées de 13,4% à 23,14 milliards de francs suisses. Aux difficultés liées à la crise globale se sont ajoutés les effets du franc fort (-7,4%). A périmètre constant, le recul est ramené à 5,6%, précise le géant franco-helvétique des matériaux de construction vendredi dans un communiqué. Sur le seul quatrième trimestre, l'évolution a même été positive (+1,5%).

Le résultat opérationnel (Ebit) ajusté s'est contracté de 10,4% à 3,68 milliards de francs suisses, mais la marge correspondante a pu être améliorée de 50 points de base (pb) à 15,9%. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires, a quant à lui fondu de près d'un quart (-24,5%) à 1,70 milliard.

"La crise a montré à quel point notre stratégie et notre modèle d'affaires sont résistants", a déclaré le directeur général (CEO) Jan Jenisch, cité dans le communiqué, soulignant une génération de liquidités record et la réduction de l'endettement de 1,6 milliard de francs suisses, à 8,5 milliards.

A l'exception du dividende proposé, stable comme attendu, les chiffres publiés par le groupe de Jona sont supérieurs aux projections des analystes sondés par AWP.

Demande dopée par les paquets fiscaux

Pour l'exercice en cours, la direction de LafargeHolcim anticipe une bonne dynamique de la demande dans l'ensemble des régions, ainsi qu'une croissance de l'Ebit récurrent d'au moins 7% sur une base comparable. Le deuxième semestre devrait profiter d'impulsions supplémentaires à la faveur de la mise en place de vastes programmes conjoncturels, notamment aux Etats-Unis - pour près de 4000 milliards de francs suisses - et au Royaume-Uni (800 milliards).

La multinationale vise par ailleurs une converion en liquidités de plus de 40%, ainsi qu'un ratio d'endettement plafonné à 2, malgré le rachat en janvier de l'américain Firestone Building Products pour 3,4 milliards de dollars, qui devrait être finalisé plus tôt que prévu.

"Nous sommes clairement en bonne voie pour nous positionner comme numéro un mondial" du secteur en matière d'innovation et de durabilité, a assuré le patron du groupe, soulignant que chaque tonne de ciment produite l'année dernière a affiché un meilleur bilan carbone et une plus grande recyclabilité.

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