Paris (awp/afp) - Le milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi est en passe de mettre la main sur Lagardère, entend mettre à profit deux assemblées générales de ses groupes mercredi pour sécuriser son empire industriel et médiatique déjà géré par ses enfants.

Ce sujet sera au coeur de la réunion des actionnaires du groupe Bolloré, puis un peu plus tard dans la journée de la "Compagnie de l'Odet", navire amiral de la famille qui détient plus de 64% des actions du groupe.

La méthode a déjà été éprouvée chez le géant des médias Vivendi (Canal+, Havas, Editis).

Outre un dividende proposé en forte hausse (3,6 euros par action, soit +20% sur un an), les actionnaires de la "Compagnie de l'Odet" auront à se prononcer sur une modification des statuts pour permettre la distribution de "biens en nature, y compris de titres financiers". Une résolution identique est proposée aux actionnaires du groupe Bolloré, réunis le même jour.

Chez Vivendi, cela avait permis la distribution, via un dividende exceptionnel, de plus de la moitié des parts de la pépite Universal Music Group (UMG), un beau cadeau fait aux actionnaires, au premier rang desquels figure le groupe Bolloré qui en avait récupéré 29,5%.

Quels actifs Vincent Bolloré souhaite-t-il cette fois faire remonter vers les sociétés de tête de son empire ?

A côté de ses activités principales (logistiques, médias, stockage d'électricité), le groupe gérait fin 2021 plus de 17,4 milliards d'euros de participations diverses, dans les plantations de palmiers à huile, la musique, les télécoms...

Certains analystes pressentent qu'il pourrait aussi tenter de renforcer sa position chez Vivendi, en utilisant l'abondante trésorerie du groupe de médias, ainsi que le produit de la cession des activités de logistique africaine de Bolloré (5,7 milliards d'euros), qui devrait intervenir avant la fin du premier trimestre 2023, pour racheter des actions.

"La Compagnie de l'Odet se trouve désendettée en ce milieu de 2022 - pouvant ainsi envisager des investissements complémentaires", a écrit le dirigeant à ses actionnaires dans son rapport annuel.

Enfin, les opérations à venir devraient permettre de simplifier l'organigramme très complexe du groupe, et ainsi réduire sa décote sur les marchés financiers.

En parallèle, Vivendi devrait connaître mercredi le résultat de la première phase de son OPA sur le groupe Lagardère, dont il détient déjà 45%.

afp/ck