Zurich (awp) - En difficultés chroniques avec sa rentabilité, le développeur de solutions de stockage énergétique Leclanché conditionne la poursuite de ses activités à la concrétisation du rapprochement de sa filiale E-Mobility avec un véhicule d'investissement coté (Spac) aux Etats-Unis, négocié depuis l'automne dernier. L'entreprise espère parvenir à un accord contraignant d'ici fin septembre.

Le projet prévoit en l'état une répartition des parts dans l'éventuelle future entité à hauteur de 30% pour le Spac et 40% pour Leclanché E-Mobilité, le solde étant destiné à d'autres investisseurs intéressés, souligne un représentant mardi.

L'industriel yverdonnois a par ailleurs livré lundi sur injonction de l'opérateur de la Bourse suisse un aperçu de sa performance en 2021. La publication du rapport détaillé est agendée pour le 6 juin au plus tard, selon un communiqué.

Le délai supplémentaire doit permettre à Leclanché de trouver le financement nécessaire pour assurer la continuité des opérations pour au moins douze mois, considéré par le conseil d'administration comme un prérequis pour l'établissement du rapport annuel.

Dans l'intervalle, la société vaudoise a obtenu un accord de principe pour un prêt de 15 millions de francs suisses, soumis à conditions. L'octroi dudit crédit devrait lui permettre de financer ses opérations jusqu'à la conclusion du contrat avec le Spac. Leclanché n'en mène pas moins des négociations avec d'autres investisseurs, dans l'espoir de décrocher de nouveaux financements avant la fin du mois de mai.

La situation demeure pour l'heure tendue sur le front des liquidités et l'entreprise tarde à honorer ses factures auprès de ses fournisseurs.

Les recettes l'an dernier se sont contractées de 9% à 21,8 millions de francs suisses, en raison de difficultés d'approvisionnement. Les efforts consentis ces dernières années ont toutefois permis d'atténuer le déficit net, qui s'est établi à 65,0 millions, après une perte de 78,2 millions en 2020. La marge brute des projets livrés s'est inscrite dans le vert, à 19%, alors qu'elle était déficitaire à hauteur de 51% un an auparavant.

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