Londres (awp/afp) - Le gestionnaire d'actifs Legal & General (LGIM), l'un des plus gros d'Europe avec 1.200 milliards de livres administrés, veut voter contre les dirigeants et les conseils d'administration d'entreprises qui n'en font pas assez pour s'ouvrir aux minorités ethniques, d'après un rapport reçu lundi.

"Nous lançons une nouvelle campagne vers les entreprises (des indices boursiers) FTSE 100 et S&P 500 qui n'ont pas assez d'administrateurs issus de minorités ethniques", indique le groupe qui gère des centaines de milliards de dollars dans un document reçu lundi.

"A partir de 2022, nous voterons contre les présidents de leur comité exécutif ou de leur conseil d'administration s'ils n'atteignent pas nos attentes en matière de diversité ethnique", ajoute LGIM dans ce texte.

Dans ce document, le gestionnaire assure qu'améliorer "la diversité est une stratégie qui mène à la création de valeur", en plus des objectifs de justice sociale.

Il ajoute que la société en général change et que les investisseurs doivent accompagner ce changement: "la réaction du grand public aux récentes tragédies de racisme institutionnel et structurel (notamment la mort de George Floyd) montrent clairement que la société est de moins en moins prête à tolérer des discriminations ou les déclarations creuses des entreprises à ce sujet".

"Nous sommes donc décidés à accélérer nos engagements", insiste-t-il, rappelant avoir "eu un impact sur les pressions pour plus de parité homme femme" en entreprise, même s'il admet qu'il reste "beaucoup à faire" en la matière.

Il rappelle que dans l'indice élargi londonien du FTSE 350, les femmes détiennent à présent 32% des sièges des conseils d'administration, contre 9,5% en 2010, et qu'aux Etats-Unis "il n'y a plus un seul c.a. entièrement masculin dans les entreprises de l'indice boursier S&P 500".

A l'heure actuelle, 37% des entreprises composant le FTSE 100 et 8% de celles du S&P 500 ont des conseils d'administration sans aucun membre issu d'une minorité visible.

LGMI demande à présent aux entreprises d'"établir des objectifs en termes de composition ethnique de leur organisation, à travers les effectifs, avec un accent particulier sur le conseil d'administration, qui donne généralement le ton de la direction".

Parmi les mesures souhaitées auprès des entreprises, LGMI demande également "une culture inclusive", un minimum de candidats issus de minorités ethnoculturelles reçus en entretien pour chaque poste à pourvoir, et la publication des moyennes de salaires globales et pour les minorités ethniques.

De plus en plus d'entreprises, notamment la banque Lloyds, se sont fixé des objectifs plus ambitieux pour lutter contre les discriminations envers les minorités ethniques dans leurs rangs depuis les manifestations géantes du mouvement Black Lives Matter.

afp/rp