Genève (awp) - Le groupe genevois LEM a publié des ventes et un résultat opérationnel en baisse au premier trimestre de son exercice décalé 2020/21, conséquences de l'impact du Covid-19 sur le marché automobile et sur les canaux de distribution mondiaux. La direction reste cependant optimiste à moyen terme, tablant sur des secteurs d'avenir comme l'automation et l'énergie verte.

"En pleine crise, les résultats de LEM sont respectables" a jugé Andrea Borla, directeur financier du groupe, mercredi lors d'un entretien accordé à AWP.

Les recettes au premier trimestre (clos fin juin) se sont repliées de 10,1% sur un an à 74,3 millions de francs suisses, selon un communiqué. Cette chute atteint 4,6% à taux de changes constants.

Le résultat opérationnel (Ebit) est lui en baisse de 20,2% à 13,3 millions, avec une marge afférente en repli à 17,9%, contre 20,2% à la même période l'année dernière.

Malgré ce recul, aggravé par un bénéfice net raboté de 19,8% à 11,1 millions, ces résultats sont supérieurs aux prévisions. Les analystes du consensus AWP tablaient en effet sur un chiffre d'affaires plus bas à 70,7 millions, ainsi que sur un Ebit et un bénéfice net inférieurs à 11,0 et 8,0 millions respectivement.

Optimiste à moyen terme

Andrea Borla a expliqué cette solidité par la diversité des activités du groupe, actif sur le marché de l'automobile, le ferroviaire ou encore celui de la robotisation, mais aussi de sa présence dans de nombreuses zones géographiques.

A ce titre, la Chine a surpris la société genevoise par sa résistance. Alors que l'Empire du Milieu représente près d'un tiers de ses recettes et 60% de sa production, le pays a mieux résisté qu'espéré et affiche même une croissance de ses recettes de 3,2% dans le segment Industrie, alors qu'elles ont plongé en Europe (-10,7%) et aux Etats-Unis (-19,5%).

Le directeur financier de LEM a confirmé à AWP la poursuite des stratégies d'investissement du groupe à moyen et long terme. "On est tout de même actif dans des domaines qui devraient se porter bien dans le futur, comme l'énergie verte et l'automation" a-t-il affirmé.

Il a d'ailleurs relevé les perspectives de croissance radieuses dans le secteur de l'énergie solaire en Chine et qui représente pour l'entreprise un domaine stratégique. L'activité dans les énergies renouvelables est le seul des secteurs du segment Industrie à avoir connu une évolution annuelle positive de 0,2% au premier trimestre 2020-2021 par rapport à celui de 2019-2020.

Futur immédiat incertain

Interrogé sur de possibles restructurations, le chef des finances a déclaré qu'il "ne peut pas exclure des ajustements au niveau mondial", redoutant une seconde vague pandémique en Chine et en Europe, ainsi qu'une situation incontrôlée aux Etats-Unis durant le reste de l'année.

Il a assuré cependant qu'il n'y avait pas de plan de restructuration pour l'heure et que les investissements entrepris en 2019 étaient toujours en cours. Prudent, LEM n'a pas souhaité offrir de prévision pour les prochains mois.

La poursuite de l'implémentation du nouveau siège mondial à Genève reste un bon signe, malgré le délai pris du fait du Covid-19. Le site, qui aurait dû être inauguré en septembre 2021 le sera plutôt en début d'année 2022, d'après M. Borla.

Idem pour le projet d'un nouveau site de production en Malaisie, conçu pour décentrer la production asiatique de la Chine. C'est moins par difficulté financière que par empêchement logistique que le projet a pris du retard. "A cause de Covid-19, on n'a pas encore pu visiter notre futur site et choisir le terrain" a détaillé le directeur financier.

La banque Mirabaud se dit "satisfaite des résultats au premier trimestre, qui sont plus ou moins alignés avec nos prévisions" et réitère sa recommandation à l'achat.

Vontobel souligne quant à elle les tendances structurelles qui devraient porter le fabricant dans les années à venir, en particulier dans les technologies vertes où les gouvernements pourraient intervenir par des subventions.

La nominative LEM a terminé la séance en nette progression de 3,9% à 1442,00 francs suisses, dans un indice SPI en très légère baisse de 0,08%.

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