Genève (awp) - Lem a fait preuve d'adaptabilité compte tenu de la situation en Chine, principale région de ses activités. Le fabricant genevois de composants électroniques a dévoilé lundi des résultats en hausse sur les neufs premiers mois de son exercice décalé 2022/23 et confirme ses prévisions à long terme.

"Nous avons réinventé notre organisation pour pouvoir répondre à la demande en dépit des confinements en Chine et de la pénurie de composants de semi-conducteurs. Vous devez regarder ces chiffres en tenant compte des circonstances, car si tous les éléments étaient réunis nous aurions pu faire mieux," déclare à l'agence AWP le directeur général du groupe, Frank Rehfeld.

D'avril à fin décembre, le chiffre d'affaires de la société plan-les-ouatienne a bondi de 9,5% sur un an à 301,6 millions de francs suisses, détaille un communiqué lundi. Les entrées de commandes ont par contre reculé de 17,1% à 362,2 millions.

Côté rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebit) a grimpé de 6,5% à 68,4 millions et la marge afférente a reculé de 0,6 point de pourcentage à 22,7%. Le bénéfice net s'est fixé à 55,3 millions de francs suisses, soit une hausse de 2,9%.

Les résultats sont supérieurs aux prévisions du consensus de l'agence AWP.

Le directeur général ne s'attend pas à un nouveau confinement en Chine et mise sur la demande conséquente en mobilité électrique. "Portée par l'électrification, l'expansion des divisions Automobile et Distribution d'énergie et haute précision fait partie de nos objectifs à long terme pour 2026-27." La forte demande en stations de recharge justifie que "nous nous focalisions sur le développement des infrastructures pour pouvoir y répondre et accompagner l'évolution de ces deux moteurs de croissance," souligne le directeur financier Andrea Borla.

Redoubler d'efforts

"Nous avons doublé le budget alloué à la Recherche et développement (R&D) en quelques années pour élargir notre panel de produits auparavant de niche. Pour atteindre d'autres marchés, il est nécessaire d'être en position de proposer des produits plus compétitifs et d'attirer des ingénieurs sur nos différents sites. Dans les prochaines années, l'investissement représentera 8 à 10% des dépenses.", indique M. Borla. Près de 24,8 millions de francs suisses ont été versés sur les neuf premiers mois dans la R&D, soit 8,2% du chiffre d'affaires.

La direction confirme ses perspectives sur l'ensemble de l'exercice en cours, en tablant sur des recettes entre 390 et 400 millions de francs suisses et une marge Ebit supérieure à 20%.

"Notre nouvelle usine en Malaisie dont la fin des travaux est prévue pour septembre 2023, verra ses premières exportations dès janvier 2024," déclare M. Borla. Une ouverture stratégique pour l'entreprise qui voit sur sa carte les régions EMEA et Amériques rattraper leur retard, tandis la Chine reprend du terrain.

L'Europe de son côté optimise "la production d'énergie, notamment celle de Russie, qui deviendra de plus en plus chère. "Un défi de la rendre abordable et d'amorcer la transition dont on parle depuis des années," prévient M. Rehfeld.

En marge de la publication de ses résultats, le groupe qui compte 1600 salariés dans le monde, dont une grande partie en Chine, a annoncé trois nominations lundi.

Bastien Musy, déjà au sein de Lem, devient responsable Europe et Amériques. John McLuskie, auparavant directeur général de GKN Automotive China, rejoint la direction à Shanghai en tant que responsable Asie. Uwe Gerber, anciennement directeur des opérations chez Schaltbau Bode en Allemagne, devient responsable des opérations du groupe meyrinois. Seul départ annoncé, celui de Rainer Bros, fin 2022, alors responsable de la division Automobile.

A la Bourse, l'action Lem a fini en recul de 2,8% à 2060 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,64%.

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