Zurich (awp) - Le groupe genevois LEM a publié des ventes et un résultat opérationnel en baisse au premier trimestre de son exercice décalé 2020/21, conséquences de l'impact du Covid-19 sur le marché automobile et sur les canaux de distribution mondiaux. Sa direction reste cependant optimiste sur le moyen terme, tablant sur des secteurs d'avenir comme l'automation et l'énergie verte.

"En pleine crise, les résultats de LEM sont respectables" a jugé Andrea Borla, directeur financier du groupe, lors d'un entretien accordé à AWP.

Les recettes se sont néanmoins repliées de 10,1% sur un an à 74,3 millions de francs suisses et le résultat opérationnel (Ebit), en baisse de 20,2% à 13,3 millions, selon un communiqué publié mercredi.

Malgré cette baisse, aggravée par un bénéfice net raboté de 19,8% à 11,1 millions, ces résultats sont supérieurs aux prévisions.

Optimiste à moyen terme

Andrea Borla a expliqué cette solidité par la diversité des activités du groupe, actif sur le marché de l'automobile, le marché ferroviaire ou encore celui de la robotisation, mais aussi de sa présence dans de nombreuses zones géographiques.

A ce titre, la Chine a surpris la société genevoise par sa résistance. Alors que l'Empire du Milieu représente près d'un tiers de ses recettes et 60% de sa production, le pays a mieux résisté qu'attendu à la fermeture temporaire de ses usines et affiche même une croissance de ses recettes de 3,2% dans le segment "Industry", alors qu'elles ont plongé en Europe (-10,7%) et aux Etats-Unis (-19,5%).

L'expansion internationale de LEM lui permettrait donc de compenser certains marchés par d'autres. Sa structure de PME l'avantagerait aussi, selon M. Borla. Le directeur financier a estimé que LEM bénéficie d'une structure de petite taille, typique d'une PME suisse, et qui résiste mieux que d'autres par sa flexibilité et sa capacité à réagir vite.

LEM ne prendra cependant pas de décisions court-termistes, d'après le directeur financier, qui a confirmé à AWP la poursuite des stratégies d'investissement du groupe à moyen et long terme. "On est tout de même actif dans des domaines qui devraient se porter bien dans le futur, comme l'énergie verte et l'automation" a-t-il affirmé.

Il a d'ailleurs relevé les perspectives de croissance radieuse dans le secteur de l'énergie solaire en Chine et qui représente pour l'entreprise un domaine stratégique. Le secteur des énergies renouvelables est ainsi le seul des secteurs du segment "Industry" à avoir connu une évolution annuelle positive, de l'ordre de 0,2% au premier trimestre 2020 par rapport à celui de 2019.

Malgré un futur immédiat incertain

Si le vert est donc un secteur d'avenir, M. Borla a nuancé en indiquant que le segment automobile du groupe, qui se concentre à plus de 80% sur des voitures électriques, n'a pas résisté à l'orage et a subi une chute de 19,5% de ses recettes à 14,5 millions de francs suisses.

Interrogé sur de possibles restructurations, le chef des finances a déclaré qu'il "ne peut pas exclure des ajustements au niveau mondial", redoutant une seconde vague pandémique en Chine et en Europe, ainsi qu'une situation incontrôlée aux Etats-Unis durant le reste de l'année.

Il a assuré cependant qu'il n'y avait pas de plans de restructuration pour l'heure, et que les investissements entrepris en 2019 sont toujours en cours.

L'implantation de LEM à Genève avec un nouveau siège mondial l'illustre bien, malgré un délai pris du fait du Covid-19. Le site, qui aurait dû être inauguré en septembre 2021 le sera plutôt en début d'année 2022, a annoncé Andrea Borla.

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