Milan (awp/afp) - Le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo a dévoilé mardi un bénéfice net et des commandes en forte hausse au premier semestre et a confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année, dans un contexte géopolitique toujours plus tendu.

Les nouvelles commandes de Leonardo ont grimpé de 18,8% à 10,3 milliards d'euros, tirées par sa branche électronique pour la défense et la sécurité ainsi que les hélicoptères.

Le portefeuille de commandes a atteint un nouveau niveau record fin juin, avec 43,3 milliards d'euros, garantissant à Leonardo l'équivalent de plus de deux ans et demi de production.

Le bénéfice net a bondi de 166,8% à 555 millions d'euros au premier semestre, grâce notamment à la consolidation dans les comptes de Leonardo de sa coentreprise Telespazio, dont il détient les deux tiers, le reste appartenant au français Thales.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net a cependant baissé de 42,8% à 96 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires de Leonardo a augmenté de 15,8% à 8 milliards d'euros au premier semestre, sous l'effet notamment de la bonne performance de la branche électronique pour la défense et la sécurité ainsi que des ventes d'hélicoptères.

Le plan industriel 2024-2028, dévoilé en mars, prévoit une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 6% pour atteindre 21,3 milliards d'euros en 2028.

Le groupe a confirmé ses objectifs pour l'année en cours, dont des commandes de 19,5 milliards d'euros, un chiffre d'affaires de 16,8 milliards et un bénéfice opérationnel (Ebita) de 1,4 milliard d'euros.

L'Ebita s'est accru de 17% à 503 millions d'euros sur le semestre.

"Les résultats du premier semestre montrent une croissance à deux chiffres pour tous les indicateurs clés du groupe", a commenté le PDG de Leonardo, Roberto Cingolani.

"Au cours des derniers mois, nous avons également franchi des étapes importantes dans le renforcement des alliances internationales en jouant un rôle actif dans la promotion de la défense européenne", a-t-il ajouté.

Leonardo et le groupe d'armement allemand Rheinmetall ont ainsi annoncé début juillet leur intention de s'allier en vue de fournir notamment un nouveau char de combat pour l'armée italienne.

L'accord porte sur la création d'une coentreprise à 50/50 et basée en Italie, qui devrait voir le jour "d'ici fin septembre", a précisé M. Cingolani lors de la présentation des résultats.

"Ce dont nous avons besoin en Europe c'est de créer des alliances, des coentreprises, des synergies, il y a de nombreuses opportunités parmi les groupes de défense", avait-il déclaré la semaine dernière dans un entretien à l'AFP.

"Nous sommes tous assez petits comparé à nos concurrents aux Etats-Unis et en Chine, donc nous devons nous renforcer et atteindre la masse critique", avait-il expliqué.

afp/rp