OTTAWA (Reuters) - L'exploitant canadien de satellites Telesat a signé avec Thales Alenia Space (TAS) un contrat portant sur la construction de 300 satellites de télécommunications en orbite terrestre basse d'un montant estimé à environ trois milliards de dollars (2,5 milliards d'euros).

Les satellites en orbite terrestre basse (LEO en anglais ou OTB en français) opèrent plus près de la Terre que les modèles traditionnels, ce qui leur permet d'avoir un temps de latence plus réduit pour envoyer et recevoir des informations, permettant ainsi de proposer un service haut débit internet plus rapide et de meilleur qualité, même dans les zones reculées.

"Nous sommes extrêmement optimistes concernant l'opportunité d'entrer sur le marché et de saisir la très forte demande de connectivité mondiale à haut débit", a déclaré le président et chef de la direction de Telesat, Dan Goldberg.

"Nous allons commencer à lancer nos premiers satellites dans environ deux ans. Nous serons en service dans les zones situées en altitude plus élevées à la fin de 2023, puis nous aurons un service mondial complet en 2024", a-t-il ajouté.

TAS va construire les 13 premiers satellites dans son usine de Toulouse, a déclaré pour sa part Hervé Derrey, le PDG du groupe, coentreprise détenue à 67% par le français Thales et à 33% par l'italien Leonardo.

"La sélection de @Thales_Alenia_S comme maître d'oeuvre industriel du projet ambitieux de constellation @Telesat Lightspeed illustre l'excellence de l'industrie spatiale française et européenne. Ce partenariat historique permettra de créer 1.000 emplois dans nos territoires", s'est félicité le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, sur son compte Twitter.

Le marché visé par Telesat n'est pas celui du grand public mais celui de la clientèle d'entreprises qui comprend notamment les opérateurs de téléphonie mobile, les Etats ou encore les compagnies aériennes et maritimes.

Les projets concurrents d'accès à internet via des satellites en OTB lancés par Starlink, propriété de SpaceX, dirigé par Elon Musk, et par Blue Origin, fondé par Jeff Bezos, le patron d'Amazon, visent essentiellement le grand public.

A la Bourse de Paris, l'action Thales prenait 1,4%, tandis qu'à Milan, Leonardo montait de 1,7% après cette annonce.

(Version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot et Jean-Stéphane Brosse)

par Steve Scherer