(Actualisé avec précisions, contexte, cours de Bourse de Linde et commentaire de gérant)

FRANCFORT, 22 août (Reuters) - Linde a prévenu mercredi que les cessions d'actifs nécessaires pour garantir les autorisations réglementaires à sa fusion avec Praxair avaient atteint un niveau qui permettrait à chacune des deux parties de renoncer à l'opération sans pénalités, mais le groupe a ajouté que des discussions constructives se poursuivaient avec son partenaire américain.

"Linde et Praxair poursuivent un dialogue constructif entre eux et avec les autorités de régulation sur la manière de remplir leurs exigences", a dit le groupe allemand de gaz industriels dans un communiqué.

Le projet de fusion à 83 milliards de dollars (71,8 milliards d'euros) entre les deux groupes prévoit que, si les cessions nécessaires pour garantir le feu vert des autorités réglementaires dépassaient 3,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires ou 1,1 milliards en termes d'Ebitda, chacune des parties pouvait renoncer à l'opération sans pénalités.

Linde a indiqué que le seuil de cession en termes de chiffre d'affaires serait dépassé, sans donner plus de précision.

Le titre Linde est indiqué en baisse de 2,1% en avant-Bourse à Francfort, selon le courtier Lang & Schwarz.

La Commission fédérale du commerce (FTC, Federal Trade Commission), qui examine le dossier aux Etats-Unis, a demandé au début du mois plus de cessions d'actifs que prévu précédemment et fixé des exigences supplémentaires pour les acheteurs potentiels de ces actifs.

La Commission européenne a approuvé lundi la fusion entre les deux spécialistes des gaz industriels ayant accepté diverses concessions, dont la vente d'actifs de Praxair en Europe à un concurrent japonais.

Les investisseurs restent confiants dans la finalisation de l'opération.

"Je serais surpris que les deux partenaires ne soient pas déterminés à faire tout ce qui est possible pour que l'opération soit bouclée", a dit en début de semaine Arne Rautenberg, gérant de portefeuille chez Union Investment.

Il a ajouté que le seuil de cessions en termes de chiffre d'affaires ne devrait être dépasser que de quelques centaines de millions d'euros.

Ces obstacles réglementaires constituent un revers pour le président du conseil de surveillance de Linde, Wolfgang Reitzle, à l'origine de l'opération et qui a dû remanier la direction du groupe après le départ du président du directoire et du directeur financier.

Le projet de fusion entre Linde et Praxair, conclu dans le principe en décembre 2016, créerait un champion mondial des gaz industriels, devant Air Liquide qui a de son côté racheté son concurrent Airgas.

Il doit être finalisé pour le 24 octobre aux termes de la réglementation financière allemande.

Cette date-butoir va affaiblir la position de Linde et Praxair dans les négociations sur le prix des actifs qu'ils devront céder, ont dit des analystes.

L'action Linde perd 1,7% à l'ouverture de la Bourse de Francfort.

(Ludwig Burger, Jörn Poltz et Alexander Hübner, Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

Valeurs citées dans l'article : Air Liquide, Linde Group (The), Praxair
Valeurs citées dans l'article : Praxair, Linde Group (The)