Zurich (awp) - Lindt & Sprüngli se veut confiant pour 2021, tablant sur une nette croissance des ventes, après la chute de son chiffre d'affaires et de son bénéfice en 2020. Le dividende proposé et le programme de rachat d'actions du chocolatier de Kilchberg font saliver les investisseurs.

Lindt & Sprüngli vise une croissance de 6-8% en 2021. "Il y aura un rebond, mais son ampleur dépend de choses que l'on ne connaît pas encore", comme les réouvertures de boutiques et la reprise du tourisme selon l'évolution de la crise sanitaire, a expliqué mardi le directeur général (CEO) Dieter Weisskopf, lors d'une conférence téléphonique en marge des résultats 2020.

Rien que pour l'importante saison de Pâques, le succès dépendra de l'ouverture des 500 points de vente dans les différents pays où le chocolatier est présent.

Pour atteindre cette cible, après un recul des recettes de 10,9% à 4,02 milliards de francs suisses en 2020, l'accent sera notamment mis sur l'expansion du commerce en ligne, qui a représenté 5% des ventes l'an dernier. "Nous avons été poussés à être créatifs", a assuré le patron, citant la collecte des commandes dans les boutiques ou des cours de cuisine en ligne.

Le groupe zurichois souhaite étendre son réseau de points de vente dans des pays où il est déjà présent et prendre pied sur de nouveaux marchés. Il s'agira aussi de poursuivre la restructuration aux Etats-Unis, afin d'améliorer la rentabilité outre-Atlantique.

Cette dernière s'est traduite l'an dernier par la fermeture d'entrepôts, d'une usine dans le Colorado et de boutiques. "Nous avons encore des parts de marché à gagner" dans le pays, a souligné le CEO. Les investissements prévus à l'échelle du groupe se montent à 300 millions de francs suisses, après 249 millions l'an passé.

En 2020, le fabricant de tablettes et de pralinés a enregistré un résultat d'exploitation (Ebit) en chute de 29,1% à 420,3 millions de francs suisses, pour une marge afférente de 10,5% contre 13,2% un an plus tôt. Pour 2021, il mise sur une marge opérationnelle de 13-14% puis 15% en 2022.

L'an dernier, le bénéfice net s'est effondré de 37,5% à 320,1 millions de francs suisses. Le groupe proposera néanmoins à ses actionnaires un dividende légèrement relevé de 1100 francs suisses par action et de 110 francs suisses par bon de participation.

Rachat d'actions de 750 millions de francs suisses

Le groupe va procéder à un rachat d'actions à hauteur de 750 millions de francs suisses dès le 1er juin et jusqu'au 31 décembre 2022, "en raison des liquidités élevées, du bilan solide et du flux de trésorerie constamment élevé", selon le communiqué. Si le flux de trésorerie disponible s'est délesté de 10,5% à 473 millions de francs suisses, il reste supérieur à 2018, a ajouté le directeur financier (CFO) Martin Hug. La dette a été ramenée à 209 millions, après 423 millions en 2019.

La direction table à moyen terme sur une croissance organique des ventes de 5-7% par an et une hausse de la marge opérationnelle de 20 à 40 points de base.

La communauté financière salue les objectifs précis formulés pour 2021, vus comme positifs face à l'incertitude persistante liée au Covid-19. A l'image de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les analystes apprécient également le programme de rachat de titres, plus important qu'anticipé, à hauteur de 4% de la capitalisation boursière du groupe.

Plus circonspect, Baader Helvea se demande si le chocolatier de Kilchberg sera en mesure de retrouver rapidement et complètement ses niveaux d'avant la crise, en raison des défis structurels et du changement de comportement des consommateurs.

A la Bourse, le bon de participation Lindt&Sprüngli a terminé sur un gain de 3,5% à 8050 francs suisses et la nominative a gagné 3,3% à 84'300 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,88%.

ck/al