Kilchberg (awp) - Le groupe Lindt&Sprüngli (L+S) a bouclé l'exercice 2016 sur des résultats en hausse marquée, quoique légèrement inférieurs aux attentes du marché. La rentabilité tant opérationnelle que nette a été améliorée en dépit d'un marché difficile. Les investisseurs ont apprécié.

Fort de sa performance, le chocolatier de Kilchberg proposera à sa prochaine assemblée un relèvement substantiel du dividende. La direction s'estime bien positionnée pour réaliser ses objectifs annuels.

Le résultat opérationnel (Ebit) a progressé de 8,4% à 562,5 mio CHF, pour une marge afférente de 14,4%, en hausse de 20 points de base (pb) par rapport à l'exercice précédent. Quant au bénéfice net, il a bondi de 10,2% pour s'établir à 419,8 mio, a indiqué L+S mardi dans un communiqué.

La croissance annuelle a une nouvelle fois été supérieure à celle du marché, revendique la direction. Le chiffre d'affaires s'est enrobé de 6,8% à 3,90 mrd CHF, porté par le bond des ventes de plus de 10% en monnaies locales de plusieurs filiales européennes, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni.

En termes organiques, c'est-à-dire ajustée des effets de change et d'acquisition, la croissance s'est inscrite à 6,0%, dans le bas de la fourchette de 6-8% visée à moyen terme. Sans l'effet négatif de l'américain Russell Stover, elle atteint 7,4%.

CONDITIONS DE MARCHÉ DIFFICILES

Le groupe considère sa performance d'autant plus réjouissante au regard des conditions de marché toujours difficiles, marquées par la stagnation ou la contraction de vastes pans du secteur, la retenue des consommateurs, le prix élevé des matières premières et la pression croissante sur les prix de la part des partenaires commerciaux.

Le bilan reste également solide, le flux de trésorerie opérationnelle dépassant désormais le demi-milliard de francs suisses (+5,4%), alors les fonds propres se sont étoffés de 5,3% pour atteindre 3,67 mrd, pour un ratio correspondant de 57,1%, en hausse de 140 pb.

Fort de ces chiffres, le conseil d'administration annonce qu'il proposera à l'assemblée générale le 20 avril de relever la rémunération des actionnaires de 10%, à 88 CHF par bon de participation (BP) et 880 CHF par nominative, précise le communiqué.

Les résultats dégagés par Lindt&Sprüngli restent cependant légèrement inférieurs à la moyenne des expectatives des spécialistes consultés par AWP.

Pour l'exercice en cours, la direction anticipe une croissance "similaire à celle de l'année écoulée" et une nouvelle progression de la marge Ebit, sans plus de détail. Elle confirme également ses objectifs à moyen et long terme, à savoir une croissance organique annuelle comprise entre 6-8% assortie d'une amélioration de la marge d'exploitation de 20-40 pb.

Lors de la conférence de bilan, le directeur général (CEO) Dieter Weisskopf - qui a succédé à Ernst Tanner en octobre dernier - a évoqué un début d'année positif. "Somme toute, nous sommes bien positionnés pour le premier trimestre", a-t-il affirmé, affichant sa satisfaction au regard des commandes pour Pâques.

PAS DE DÉLOCALISATION OU DE SUPPRESSION DE POSTES

Le nouveau patron de L+S a indiqué que le potentiel de synergies et d'optimisation de l'efficience n'était pas encore pleinement réalisé. Il a toutefois exclu toute suppression de postes. "Nous connaissons une forte croissance, donc au pire nous engagerons moins de monde", a-t-il assuré.

Il a également affirmé qu'une externalisation de la production n'était "pas une option à moyen ou à long terme pour une entreprise haut de gamme comme Lindt". Selon lui, une marque premium doit garder le contrôle sur tout le processus de production, de la fève jusqu'au chocolat.

La copie rendue par le groupe zurichois a convaincu la communauté financière, qui reste cependant à l'affût de plus de visibilité pour l'exercice en cours. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) rappelle que les attentes de L+S pour 2017 se situent dans le bas des objectifs à moyen terme.

Baader Helvea salue les perspectives de croissance et le positionnement de L+S sur le segment premium, jugeant le titre attrayant pour les investisseurs qui recherchent une société aux reins solides.

Vontobel souligne la solidité des chiffres publiés par L+S comparé à ses concurrents, notamment les flux de trésorerie. La hausse des ventes en Europe et l'amélioration de la rentabilité impressionnent et montrent que la croissance est saine et la capacité d'innovation forte, selon la banque zurichoise.

A la Bourse, le bon de participation Lindt&Sprüngli a fini en hausse de 0,71% à 5670,00 CHF et la nominative a gagné 1,07% à 66'245 CHF, dans un SPI en baisse de 0,31%.

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